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France - Les discussions avec l’UMP se poursuivront aujourd’hui, ultimatum des syndicats pour le 17 avril Les opposants au CPE défient Chirac

Les syndicats français ont lancé hier un ultimatum au gouvernement, exigeant l’abrogation avant le 17 avril du contrat-jeunes et menaçant de faire redescendre les opposants dans les rues, alors que s’engageaient les discussions avec l’UMP sur le Contrat première embauche (CPE). Au lendemain d’une journée de manifestations qui a réuni entre un et trois millions de personnes et placé les contestataires en position de force, des discussions se sont engagées hier avec le pouvoir sur le Contrat première embauche (CPE), sans résultat immédiat. Le président Jacques Chirac a appelé les syndicats et organisations de jeunesse à des négociations « constructives » avec les parlementaires du parti au pouvoir, l’UMP, pour sortir de deux mois et demi de crise. Mais les 12 syndicats de salariés, étudiants et lycéens organisant le mouvement ont exigé l’abrogation du CPE avant le début des vacances parlementaires de Pâques, le 17 avril. Dans un texte commun, ils ont menacé le pouvoir « d’un nouveau temps fort de mobilisation, sans exclure aucun moyen d’action » s’ils n’obtenaient pas satisfaction. Leur ultimatum intervient dans un climat de crise politique, sur fond de vives dissensions entre le Premier ministre Dominique de Villepin et le ministre de l’Intérieur et chef de l’UMP, Nicolas Sarkozy, son rival dans la perspective de la présidentielle de l’an prochain. Les syndicats et organisations de jeunesse ont commencé à rencontrer les négociateurs de l’UMP et du gouvernement, mais uniquement pour leur faire part de leurs exigences. Les représentants du pouvoir ont seulement « écouté », a dit le chef du syndicat CFDT, François Chérèque. Les discussions doivent se poursuivre aujourd’hui. Simultanément, le Parti socialiste, principal parti d’opposition, a lui aussi demandé une abrogation du CPE par le Parlement avant les vacances de Pâques. En outre, M. Chirac a invité les étudiants et lycéens à reprendre les cours pour préparer leurs examens, mais le principal syndicat étudiant, l’Unef, a appelé à intensifier les blocages et les grèves dans les universités. Des groupes de jeunes ont maintenu la pression par des opérations de blocage des transports et de centres économiques dans plusieurs villes. Ils ont ainsi dressé des barrages pour filtrer ou bloquer les accès de Poitiers, Toulouse et Lille notamment, ainsi que de plusieurs villes en Bretagne. Du côté gouvernemental, on se refuse toujours à parler publiquement d’un retrait du CPE et on évoque un dialogue élargi au thème du chômage des jeunes. Ce nouveau contrat réservé aux jeunes avait pour objectif de faire reculer un fléau qui touche 22 % des moins de 25 ans. Le Premier ministre, affaibli par le mouvement de rejet d’un projet dont il était le père, semble se battre pour sa survie politique. Il a déclaré hier devant l’Assemblée nationale vouloir tirer « toutes les conclusions nécessaires » des discussions dans les jours à venir, mais sans évoquer une éventuelle démission, réclamée par une partie des contestataires. Il a prôné un dialogue « sans préjugés ». Aujourd’hui, sa 9e conférence de presse mensuelle sera consacrée au sujet. Sa popularité a plongé à 28 % dans un sondage, son plus bas niveau depuis son entrée en fonction il y a moins d’un an. Près d’un Français sur deux (45 %) souhaite sa démission. Et quelque 72 % des Français (+8 en un mois) ne sont pas satisfaits de l’action du gouvernement en matière économique et sociale, selon ce sondage CSA à paraître aujourd’hui dans L’Humanité. Enfin, la police a annoncé que plus de 3 600 personnes avaient été interpellées en un mois à l’occasion des manifestations parfois émaillées de violences.
Les syndicats français ont lancé hier un ultimatum au gouvernement, exigeant l’abrogation avant le 17 avril du contrat-jeunes et menaçant de faire redescendre les opposants dans les rues, alors que s’engageaient les discussions avec l’UMP sur le Contrat première embauche (CPE).
Au lendemain d’une journée de manifestations qui a réuni entre un et trois millions de personnes et...