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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - Au Monnot, ce soir et demain Un Tchekhov jubilatoire, en libanais…

Avocat, dentiste, publicitaire, agent d’assurances… Ils ont tous la passion du théâtre chevillée au corps. Tarek, Jean-Paul, Lucien et les autres continuent ainsi à fréquenter avec le même enthousiasme l’ International Performance Group, l’atelier de théâtre qu’ils avaient fondé, il y a quelques années, à l’époque de leurs études universitaires. Résultat des courses : ils adaptent, périodiquement, en arabe dialectal, de petites pièces tirées du répertoire international (d’où le nom de leur troupe), qu’ils donnent à voir au public, « pour faire connaître au plus grand nombre les beaux textes des grands dramaturges », affirment en chœur Lucien Bourjeily (le metteur en scène) et Tarek Kannich (l’acteur principal). C’est dans cet esprit de convivialité qu’ils présentent, ce soir et demain, au théâtre Monnot*, Un Jubilé d’Anton Tchekhov. Un dramaturge qu’ils vénèrent « pour son analyse profonde et réaliste des relations humaines » mais dont ils avaient aussi envie de révéler « le côté joyeux », trop souvent occulté derrière l’image de l’auteur sombre, peintre de l’échec, de l’impuissance et des tragédies de la bourgeoisie provinciale russe du XIXe siècle. En effet, c’est un Tchekhov méconnu, nettement plus léger, qui se dégage des trois courtes pièces (deux comédies, en un acte chacune, et l’adaptation d’une courte nouvelle) qu’interprète cette troupe de onze comédiens. Tableaux de la vie conjugale Trois brèves situations, dépeintes d’un trait vif, caricatural, et qui jouent tantôt le registre de la farce, du cocasse et du burlesque, tantôt celui d’un comique de situation plus subtil. Trois comédies à travers lesquelles défile toute une galerie de portraits. Un constat : que ce soit dans La demande (en mariage), qui se transforme en furieuse revendication de propriétés foncières avant de s’achever sur une entrée fracassante dans la conjugalité, ou dans le Jubilé (cérémonie dans une banque qui vire au cauchemar, avec le passage de deux tornades féminines), les personnages féminins sont atroces. Misogyne, Tchekhov brosse de féroces portraits de femmes : butées et querelleuses (Rossana Bou Absi, alias Eugénia dans La demande), sottes et frivoles (Nancy Abou Jaoudé, Alia dans Un Jubilé), rusées et pleurnichardes (comme l’excellente Sabine Ojeil, alias Mme Nouhad dans Un Jubilé). Seule description féminine positive, celle de la femme d’Ivan dans La Vigne (fantaisie mimée sur fond de narration en voix off), qui est à la fois vertueuse et futée. Il ne faut pas croire pour autant que les hommes sont épargnés : naïfs, râleurs, hypocondriaques et même misogynes à la limite du psychopathe, ils forment avec leurs compagnes de désolants tableaux de la vie conjugale. Une traduction soignée signée Lucien Bourjeily, des comédiens certes amateurs mais qui éprouvent un vrai bonheur sur scène, et un ensemble, décor, costumes, éclairage et mise en scène volontairement sobre et épuré, visant uniquement à servir un texte qui se révèle d’une belle intemporalité. Le Jubilé et co. : une petite heure d’un Tchekhov vif et délirant. Zéna ZALZAL * Théâtre Monnot, rue de l’Université Saint-Joseph, à 20h30. Renseignements et réservations aux 01/202422 ou 320762. Les comédiens Tarek Kannich, Lucien Bourjeily, Rossana Bou Absi, Nancy Abou Jaoudé, Sabine Ojeil, Jean-Paul Hage, Élie Kamel, Georges Raad, Charbel Naim, Alexandre Genadri, Ziad Ghawi.
Avocat, dentiste, publicitaire, agent d’assurances… Ils ont tous la passion du théâtre chevillée au corps. Tarek, Jean-Paul, Lucien et les autres continuent ainsi à fréquenter avec le même enthousiasme l’ International Performance Group, l’atelier de théâtre qu’ils avaient fondé, il y a quelques années, à l’époque de leurs études universitaires. Résultat des courses :...