Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

GROS PLAN - L’artiste british dessine sur les trottoirs des grandes villes Julian Beever défie les lois de la perspective

On le surnomme « le Picasso du trottoir ». Mais attention, aucune résonance négative dans ce pseudonyme. Car la particularité de Julian Beever c’est, justement, le dessin sur les pavés. Il réalise, à même le sol, des images bluffantes de réalisme. Lorsqu’il peint une piscine ou un grand trou, le passant change de trajectoire. Croyant éviter la chute, il tombe tout droit dans le panneau ! Aux beaux jours, à Londres, à Paris ou dans les grandes villes, on est parfois surpris de la qualité des dessins en couleurs, réalisés à la craie, sur les trottoirs, par des artistes de passage. Ces œuvres éphémères sont souvent très belles. Mais, récemment, cet art a pris une nouvelle dimension, au propre comme au figuré, avec des effets 3D surprenants, à condition, bien sûr, de regarder l’œuvre sous le bon angle... D’une qualité et d’une originalité rares, les dessins de Julian Beever en sont l’exemple. Des photos de ses dessins circulent dans les boîtes à e-mails, accompagnées de superlatifs comme « surprenant », « magique », « incroyable ». Certains esprits sceptiques affirment qu’il s’agit là de bidouillages de pixels numériques. L’artiste est incontestablement excellent pour induire notre regard en erreur. Il utilise d’une manière efficace l’effet de perspective pour dessiner des « trompe-l’œil » sur les trottoirs dans lesquels il aime se mettre en scène. Il existe un terme technique pour désigner cette méthode : il s’agit d’anamorphose. Ce terme désigne, d’une manière générale, une image déformée qui retrouve ses proportions d’origine quand on la regarde sous un certain angle ou réfléchie dans un miroir adapté. Pour réussir ses dessins, Beever utilise une lentille de caméra. C’est en regardant à travers ce support optique qu’il perfectionne ses trompe-l’œil. Julian Beever en a croqué des trottoirs, avant de devenir célèbre. En Grande-Bretagne, en Belgique, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Australie… Est-il besoin de préciser que l’ennemi juré de cet artiste de l’éphémère est la pluie ? « Une bonne averse, et tout mon travail tombe à l’eau », indique-t-il. Mais pour rien au monde il ne troquera son support terrestre contre une cimaise douillette de musée ou de galerie. « L’art est la propriété du peuple. Il doit être accessible à tout le monde », souligne-t-il. Beever ne manque pas d’immortaliser sur papier glacé ses inspirations facétieuses. Car l’artiste aime interpeller le passant, le provoquer, l’amuser ou tout simplement l’inviter au voyage. Les sujets sont tout aussi divers : pin-up se prélassant mollement dans une piscine, Spiderman escaladant une façade de gratte-ciel, grand ordinateur portable ou trou béant dans le sol… Parfois, il se représente en train de creuser une mine d’or. Mais la plus célèbre de ses réalisations reste la bouteille de Coca géante où il pousse le sadisme à en dessiner le reflet sur la chaussée… Une visite du site Internet de Beever s’impose donc. Y sont exposées encore bon nombre de ses créations en anamorphose et autres œuvres dessinées à la craie sur les trottoirs du monde entier. On y trouve également des photos de quelques-unes de ses fresques murales et autres tableaux. http://users.skynet.be/J.Beever/ index.html Tout simplement talentueux... Maya GHANDOUR HERT

On le surnomme « le Picasso du trottoir ». Mais attention, aucune résonance négative dans ce pseudonyme. Car la particularité de Julian Beever c’est, justement, le dessin sur les pavés. Il réalise, à même le sol, des images bluffantes de réalisme. Lorsqu’il peint une piscine ou un grand trou, le passant change de trajectoire. Croyant éviter la chute, il tombe tout droit dans le...