Belarus - La police arrête 200 manifestants L’UE et les USA prévoient des sanctions contre Loukachenko

Après l’arrestation de nombreux opposants dans la nuit à Minsk, l’UE a décidé hier de prendre des sanctions contre le président bélarusse Alexandre Loukachenko, réélu dimanche dernier lors d’un scrutin « entaché d’irrégularités ». « Le Conseil européen a décidé de prendre des mesures restrictives contre les responsables de ces violations des normes électorales internationales, y compris le président Loukachenko », indique le texte adopté hier par les dirigeants. La ministre autrichienne des Affaires étrangères Ursula Plassnik, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a précisé que les interdictions d’entrer dans l’UE, déjà en place contre six hauts responsables bélarusses, étaient « l’une des possibilités » pour les nouvelles sanctions envisagées. « L’interdiction de visa est quasiment sûre, mais l’UE va également réfléchir à des gels d’avoirs », a ajouté une source européenne. Par ailleurs, les États-Unis ont de leur côté « fortement condamné » hier la répression de la contestation au Belarus et prévoient également des sanctions, a indiqué la Maison-Blanche. De son côté, le leader de l’opposition bélarusse Alexandre Milinkevitch a maintenu hier son appel à manifester aujourd’hui dans le centre de Minsk, malgré l’intervention policière contre ses partisans. Si la place d’Octobre – d’où les forces de l’ordre ont arrêté plus de 200 manifestants hier avant l’aube – est bloquée, « nous nous rassemblerons ailleurs, je ne sais pas encore où », a déclaré M. Milinkevitch à la presse. Il a souligné que le rassemblement ne serait pas politique, mais célébrerait le jour de l’indépendance, qui commémore la proclamation de la première République populaire de Biélorussie en 1918. L’anniversaire de la première République de Biélorussie n’est pas reconnu par le régime bélandre, mais reste populaire chez beaucoup de Bélarusses, notamment dans l’opposition.