Caméra rapprochée « Salvador Allende » , un documentaire aussi intimiste que pédagogique

– CCF, salle Montaigne, projection aujourd’hui, à 20h, du documentaire de William Karel dans le cadre des « Écrans du réel ». Au-delà d’un hommage au dirigeant chilien, Salvador Allende est un retour sur une des pages les plus importantes de l’histoire du Chili. Entre témoignages, documents d’archives, photographies, interviews et extraits de films d’époque, le cinéaste Patricio Guzman tente de raviver le souvenir d’un homme qui marqua incontestablement son pays et ses hommes. Fondateur du Parti socialiste chilien, marxiste convaincu sans être un théoricien, il est avant tout un humaniste. Candidat à l’élection présidentielle à trois reprises, en 1952, en 1958, où il frôle la victoire, et en 1964, il est à chaque fois battu. Il reprend la lutte, enraciné dans le jeu démocratique. Le 4 novembre 1970, il est enfin élu président de la République et s’engage à corps perdu dans la transformation socialiste de son pays, obsédé par le respect pointilleux de la démocratie et de ses institutions. Cet amour pour le respect de la loi, pour la démocratie, va lui coûter la vie et plonger le Chili dans la longue nuit du fascisme durant plus de 17 ans. Les paroles de Patricio Guzman, qui ponctue un documentaire aussi intéressant qu’instructif, participe à rendre cet hommage particulièrement émouvant. Les images et le texte témoignent du profond attachement et du respect que le cinéaste voue au feu président. Guzman fut effectivement un fervent partisan d’Allende et dû s’exiler pendant la dictature de Pinochet. Ce documentaire intimiste et subjectif ressuscite la figure chilienne et rappelle, pour reprendre une phrase-clef du film, que « le passé ne passe pas ». Salvador Allende a été présenté hors compétition en sélection officielle au Festival de Cannes 2004.