Cette décision historique, adoptée par le comité de politique monétaire de la BoJ à la majorité de sept voix...
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FINANCE La Banque du Japon resserre en douceur sa politique monétaire
le 10 mars 2006 à 00h00
Jugeant que la deuxième économie mondiale a vaincu la déflation qui la rongeait depuis huit ans, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé hier la fin de la politique monétaire « ultrasouple » qu’elle menait depuis 2001 et un retour en douceur à des taux d’intérêt positifs.
Cette décision historique, adoptée par le comité de politique monétaire de la BoJ à la majorité de sept voix contre une, a été applaudie par les marchés comme par le gouvernement japonais.
La BoJ a en effet apaisé la principale crainte du Premier ministre Junichiro Koizumi et des investisseurs, en annonçant que son principal taux directeur sera maintenu à zéro pour le moment.
Les analystes prédisent un retour à des taux positifs vers la fin de 2006 ou le début de 2007.
En attendant, la BoJ commencera par éponger l’énorme excès de liquidités présent dans le circuit monétaire. Cet excédent est la conséquence de cinq ans de politique ultra-accommodante, dite « assouplissement quantitatif », qui consistait à faire tourner généreusement la planche à billets en vue d’offrir aux banques beaucoup plus d’argent qu’elles n’en demandaient.
Le drainage de ces fonds excédentaires devrait s’achever « dans trois mois », a précisé le gouverneur de la Banque centrale, Toshihiko Fukui.
La BoJ poursuivra par ailleurs « pendant un certain temps » ses achats massifs de bons du Trésor japonais, à hauteur de 1 200 milliards de yens (8,5 milliards d’euros) chaque mois, de façon à ne pas causer un choc sur le marché.
La façon extrêmement progressive dont la BoJ compte revenir à l’orthodoxie monétaire dénote une volonté de prudence : « l’assouplissement quantitatif » ne connaissant aucun précédent dans le monde, nul ne sait vraiment quelle est la bonne façon d’y mettre fin. Une prudence unanimement saluée hier.
« En maintenant les taux à zéro, la BoJ a adopté une position qui rendra certaine la disparition de la déflation et continuera à soutenir financièrement l’économie », s’est félicité le numéro deux du gouvernement, Shinzo Abe.
La Bourse de Tokyo, hantée depuis plusieurs séances par la crainte d’un resserrement monétaire beaucoup plus draconien, a aussi poussé un soupir de soulagement.
L’indice Nikkei a terminé la séance d’hier sur un rebond de 2,62 %.
« Le marché a jugé l’annonce de la BoJ assez douce », a commenté la banque Crédit Suisse First Boston dans une note à ses clients.
Selon la BoJ, l’évolution des prix au Japon devrait idéalement se situer entre 0 % et 2 % sur un an, un taux très bas par rapport aux autres pays développés, mais qui s’explique par l’environnement faiblement inflationniste auquel sont habitués les Japonais depuis des décennies.
Le patron de la BoJ a précisé que cette fourchette ne constituait qu’une simple indication, et non un objectif d’inflation impératif.
La BoJ a justifié l’abandon de sa souplesse monétaire par les bonnes perspectives de l’économie nippone, qui devrait connaître « une croissance soutenue » grâce aux exportations et à la reprise de la consommation intérieure.
De plus, l’écart entre l’offre et la demande tendant à se réduire et les salaires à augmenter, l’évolution des prix à la consommation devrait rester « positive » à moyen terme, a pronostiqué la Banque centrale.
Selon le gouverneur Fukui, « l’économie japonaise courait le risque de sombrer dans une spirale déflationniste ».
Jugeant que la deuxième économie mondiale a vaincu la déflation qui la rongeait depuis huit ans, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé hier la fin de la politique monétaire « ultrasouple » qu’elle menait depuis 2001 et un retour en douceur à des taux d’intérêt positifs.
Cette décision historique, adoptée par le comité de politique monétaire de la BoJ à la majorité de sept voix...
Cette décision historique, adoptée par le comité de politique monétaire de la BoJ à la majorité de sept voix...
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