Ligue 1 : rien ne va plus à Monaco

Déjà éliminé des deux Coupes nationales et de celle de l’UEFA, Monaco a sans doute perdu dimanche, avec sa nouvelle défaite à domicile face à Lille, son dernier espoir de qualification européenne pour la saison prochaine. Enfoncés dans une spirale négative de six matches consécutifs sans victoire, les joueurs, entraînés par l’Italien Francesco Guidolin, ont essuyé les quolibets et la colère de leurs supporters. Une large banderole portant ces mots : « Orgueil ? Fierté ? Honneur ? » a été affichée dans les tribunes du stade Louis-II qui ont également retenti des cris : « On veut une équipe » et « Guidolin fuori » (Guidolin dehors). La presse italienne s’est faite le relais de cette bronca assez rare dans la principauté. « Le flop des Italiens de Monaco », a titré le quotidien sportif Tuttosport qui associe dans l’échec les attaquants Christian Vieri et Marco di Vaio, et l’entraîneur Francesco Guidolin. Le malaise semble désormais plus profond que les premiers indices ne pouvaient le laisser supposer à la suite de la démission de Didier Deschamps. Risque d’implosion La série de résultats positifs qui ont suivi l’arrivée de Guidolin n’a fait que masquer une réalité que les départs de certains joueurs comme Patrice Evra et Emmanuel Adebayor pointaient déjà. Cette réalité a été accentuée par les mises à l’écart de certains autres, Olivier Kapo, Camel Meriem. Le « mercato » a provoqué un chambardement qui n’a fait qu’amplifier les doutes au sein d’un groupe qui a du mal à comprendre les tenants et aboutissants d’un projet de « reconstruction » encore mal défini. Interrogé sur la réaction des supporters après la défaite face à Lille, Guidolin a répondu : « Je sais que ce sont les résultats qui comptent, je suis le responsable technique et j’en prends donc aussi ma responsabilité. » « Les supporters ont le droit de contester quand une équipe n’a pas de résultats. Ce n’est pas bon pour moi, mais je crois dans mon travail et mes qualités, je n’ai pas de doute sur ma méthode. Je n’ai pas connu jusqu’ici de situation aussi compliquée dans ma carrière, mais j’ai l’âge et l’expérience pour pouvoir l’affronter. » Le risque est désormais que le manque d’objectifs ne démobilise l’équipe et que le projet de « reconstruction » ne fasse long feu. Le directeur sportif, Jean-Luc Ettori, tient un discours rassurant. « On sait où on va, il nous faut du temps », dit-il. Les questions se bousculent pourtant : avec quels joueurs repartir la saison prochaine et pour quels objectifs ? Comment va réagir le Palais très sensible à l’image du club ?