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Les opposants au projet y voient un danger pour la sécurité nationale Dubaï diffère sa prise de contrôle de ports américains face à la fronde des républicains

Le groupe Dubai Port World (DP World), contrôlé par l’émirat de Dubaï, a cédé face aux craintes en matière de sécurité suscitées aux États-Unis par son projet d’achat de six ports américains et annoncé hier le report de l’opération afin d’en discuter avec Washington. « Nous devons comprendre les préoccupations des gens aux États-Unis qui s’inquiètent de cette transaction et nous assurer que notre réponse à ces problèmes va bénéficier à toutes les parties », a déclaré Ted Bilkey, directeur des opérations du groupe DP World, dans un communiqué diffusé à la Bourse de Londres. L’affaire a débuté il y a deux semaines avec le rachat par DP World du groupe britannique Peninsular and Oriental (P and O) et de ses 30 ports dans le monde, dont ceux de New York, Newark, Baltimore, Philadelphie, Miami et La Nouvelle-Orléans, pour 5,7 milliards d’euros. L’opération a suscité une levée de boucliers au Congrès américain, bien que la Maison-Blanche y soit favorable, ce qui vaut à George W. Bush une fronde sans précédent, jusque dans les rangs de sa majorité républicaine. Les opposants au projet y voient un danger pour la sécurité nationale, mettant en doute l’engagement de l’émirat en matière de lutte antiterroriste. La présidence a lancé une contre-offensive jeudi au Sénat américain pour faire entériner l’opération, mais l’État du New Jersey (est des États-Unis) a engagé une procédure judiciaire pour bloquer la vente du port de Newark et exiger une enquête sur ses conséquences sur la sécurité nationale. « Nous ne pouvons accepter toute situation qui accroît notre vulnérabilité, en particulier dans une région où il y a des usines chimiques et d’autres sites sensibles, considérée comme la plus dangereuse à trois kilomètres à l’intérieur des États-Unis », a déclaré le gouverneur démocrate de l’État, Jon Corzine. « Confier les opérations portuaires à une compagnie appartenant à un pays qui avait reconnu les talibans comme gouvernement légitime (de l’Afghanistan) va au-delà du bon sens », a-t-il poursuivi. C’est dans ce contexte que le groupe de Dubaï a choisi hier de calmer le jeu, sans renoncer pour autant au rachat des ports. Concrètement, le groupe de Dubaï va faire des ports américains un cas « séparé » et mener de nouvelles discussions avec l’Administration Bush, les responsables parlementaires et les autorités portuaires concernées, avant de prendre le contrôle des ports. « DP World ne contrôlera pas les ports de P and O aux États-Unis, et n’influencera pas leur direction avant l’issue de ces nouvelles discussions », a assuré le groupe. Ces dernières viseront à « dissiper les inquiétudes relatives aux mesures de sécurité des ports de P and O aux États-Unis, qui pour l’heure sont pleinement conformes aux régulations américaines ». Sur le fond, DP World a cependant affirmé que le rachat de P and O, et des six ports en question, se déroulerait « comme prévu », excluant d’en modifier le calendrier. Le ministère britannique des Transports a indiqué ne pas être inquiet du passage de deux ports anglais dans le giron de DP World. En soirée, la Maison-Blanche s’est montrée soulagée du report par le groupe émirati Dubai Port World de sa prise de contrôle. « Cela sera utile d’avoir un peu plus de temps pour informer les membres du Congrès », a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan. Mais il n’a pas voulu se risquer à avancer une date pour la conclusion de la vente.
Le groupe Dubai Port World (DP World), contrôlé par l’émirat de Dubaï, a cédé face aux craintes en matière de sécurité suscitées aux États-Unis par son projet d’achat de six ports américains et annoncé hier le report de l’opération afin d’en discuter avec Washington.
« Nous devons comprendre les préoccupations des gens aux États-Unis qui s’inquiètent de cette...