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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - Une des vedettes du design japonais Le fauteuil en papier «Honey Pop» vous tend les bras

WASHINGTON- Irène MOSALLI Il y a Les chaises d’Eugène Ionesco et la chaise en papier de Tokujin Yoshioka. Les premières ont fait date dans le théâtre de l’absurde et la seconde dans le design contemporain. Et ce fauteuil est aussi capable de vous tendre les bras que n’importe quel siège traditionnel. Baptisé «Honey Pop», il trône actuellement dans le cadre d’une exposition intitulée «Le design japonais aujourd’hui», qui se tient à Washington. Si ce siège a la vedette c’est parce qu’il relève de l’œuvre d’art et qu’il a été sculpté dans une matière synonyme d’éphémère, le papier. C’est en 2002 que Tokujin Yoshioka (35 ans à l’époque) avait créé le «Honey Pop» qui avait été très remarqué au Salon de Milan, au point qu’une grande firme italienne de meubles avait choisi de le produire. Ce fauteuil est une structure en papier des plus originales, faite de 120 pliages en nid d’abeille. Pliée, elle n’a pas plus d’un centimètre d’épaisseur. Dépliée, elle allie légèreté et solidité, ce qui constitue une véritable prouesse technique. La plupart du temps, l’artiste opte pour de longs et complexes procédés de fabrication. Invention et séduction, tels sont les maîtres-mots qui le guident dans son œuvre foisonnante. Expérimenter la «matérialité» Diplômé de la Kuwasawa Design School, c’est auprès de Shiro Kuramata et Issey Miyake qu’il s’initie au design. Puis il développe une démarche personnelle: ses œuvres naissent de concepts inspirés de l’envie d’exploiter de nouveaux matériaux ou procédés. L’objectif est de rendre ces matériaux «encore plus intéressants» et de les utiliser comme moyens d’expression. Il s’affranchit délibérément de toute référence formelle et ne cesse d’innover: nouveautés techniques mais aussi nouvelles perceptions de la réalité. La lumière et le mouvement sont présents dans chacune de ses créations, procurant une sorte de vie autonome à l’objet. Scénographe remarquable, il agit en véritable maître de cérémonie, imaginant objets ou dispositifs inédits, que ce soit pour Issey Miyake à la Fondation Cartier, ou «A-Poc Making» au Vitra Design Museum (Allemagne). Tokujin Yoshioka est passé maître dans l’art de fasciner, il modifie la perception de la réalité au moyen de déformations mouvantes et d’illusions d’optiques. Son souhait: surprendre, comme le ferait un magicien. Témoin, sa dernière création futuriste pour le Crystal Palace de Swarovski: un lustre monumental en fibre optique intégrant un écran digital géant constitué de 20000 cubes de cristal. Tokujin Yoshioka est né en 1967 au Japon. Diplômé de l’école de design Kuwasawa à Tokyo en 1986, il intègre pour deux ans le studio de Shiro Kuramata, puis travaille pour Issey Miyake. Free-lance à partir de 1992, il finit par créer son propre studio de design. Ses références sont aussi nombreuses que prestigieuses: des créations pour BMW, Nissan, Shiseido, Hermès, Muji, Peugeot… Reconnu et récompensé par de multiples prix, sa première chaise «Honey Pop» est devenue une pièce permanente du Vitra Design Museum et du Centre Georges Pompidou. Et si l’on associe l’origami à ses œuvres, il répond qu’il les considère plutôt comme l’expérimentation de la «matérialité».
WASHINGTON- Irène MOSALLI

Il y a Les chaises d’Eugène Ionesco et la chaise en papier de Tokujin Yoshioka. Les premières ont fait date dans le théâtre de l’absurde et la seconde dans le design contemporain. Et ce fauteuil est aussi capable de vous tendre les bras que n’importe quel siège traditionnel. Baptisé «Honey Pop», il trône actuellement dans le cadre d’une...