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Afrique du Sud - Le procès pour viol aura un impact sur la vie politique dans son ensemble Le juge de l’affaire Zuma se récuse à la demande de la défense

Le procès intenté pour viol à l’ancien vice-président sud-africain Jacob Zuma, longtemps donné favori dans la course à la succession du chef de l’État Thabo Mbeki en 2009, a débuté hier à Johannesburg. Ce procès constitue une étape cruciale de la carrière politique de M. Zuma, 63 ans, autodidacte populaire qui s’est illustré dans les rangs de la lutte antiapartheid par ses talents d’organisateur et de négociateur. Accusé d’avoir violé une jeune femme de 31 ans à son domicile de Johannesburg, M. Zuma a toujours clamé son innocence, affirmant qu’il abhorrait « toute forme d’abus contre les femmes ». S’il est reconnu coupable, il encourt une peine de 5 à 15 ans de prison. M. Zuma a été limogé en juin 2005 par le chef de l’État en raison des soupçons de corruption pesant contre lui. Son procès pour corruption doit débuter en juillet à Durban. L’ancien vice-président ne s’est pas exprimé devant la cour lors de cette première journée, consacrée à des questions de procédure. Le juge Bernard Ngoepe, chargé de présider les débats, a annoncé qu’il se récusait à la suite d’une demande de la défense en ce sens. « Après examen attentif de la situation, j’ai décidé de me retirer », a déclaré le juge Ngoepe, soulignant qu’il s’agissait d’un dossier exceptionnel en raison des « hautes fonctions » occupées par l’accusé dans le passé. À l’appui de leur demande, les défenseurs de M. Zuma avaient fait valoir que le juge Ngoepe n’était, selon eux, pas impartial dans la mesure où il a signé, dans un dossier distinct, un mandat de perquisition visant le domicile et les bureaux de l’ancien vice-président. À l’issue de l’audience, ils ont annoncé à la presse leur intention de demander un report du procès de deux semaines, estimant qu’ils avaient besoin de ce délai pour examiner nombre d’éléments récemment joints au dossier. Environ 2 000 partisans de l’ex-numéro deux du pays s’étaient rassemblés à l’extérieur du tribunal, situé dans le centre de Johannesburg. Plutôt tendu durant l’audience, M. Zuma s’est montré plus décontracté à l’extérieur du tribunal, entonnant avec ses partisans un chant zoulou datant de la lutte de libération et esquissant un pas de danse. D’après l’acte d’accusation, la plaignante a passé la soirée du 2 novembre au domicile de l’ex-vice-président à Forest Town, quartier chic de Johannesburg, à l’invitation de M. Zuma lui-même qui lui a ensuite offert de rester pour la nuit en mettant une chambre à sa disposition. Selon sa déposition, elle s’était endormie lorsque l’ex-vice-président est entré dans sa chambre, lui proposant de lui faire un massage, qu’elle a refusé, avant de la violer. Une vingtaine de personnes sont appelées à témoigner lors de ce procès dont l’issue aura un impact déterminant sur le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis les premières élections multiraciales de 1994, et donc sur la vie politique sud-africaine dans son ensemble.
Le procès intenté pour viol à l’ancien vice-président sud-africain Jacob Zuma, longtemps donné favori dans la course à la succession du chef de l’État Thabo Mbeki en 2009, a débuté hier à Johannesburg. Ce procès constitue une étape cruciale de la carrière politique de M. Zuma, 63 ans, autodidacte populaire qui s’est illustré dans les rangs de la lutte antiapartheid...