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Actualités - OPINION

Retourner à mes rêves

Je me souviens encore de ce 14 février qui a fait bousculer toutes les prévisions des Libanais. Je me souviens avoir été particulièrement émue, comme tant de mes confrères d’ailleurs. Et puis, vint ce fabuleux 14 mars. J’y étais, avec tout mon entrain, ma joie de vivre et ma rage de liberté. J’y étais avec ma famille et mes amis. J’y ai vécu un rêve. J’avais attendu 15 ans pour que mon rêve se réalise, et voilà, ça prenait lieu. Je me suis sentie bénie : Dieu m’avait donné la chance de pouvoir vivre ce jour. J’ai pensé à ces êtres que j’aimais mais qui, malheureusement, n’étaient plus là pour partager la joie, la peur et l’émotion de ce 14 mars, et c’est en ce sens que j’ai participé à ce jour de gloire pour Roger, Georges, Rami et Zeina qui n’étaient plus là, pour maman qui était hospitalisée, pour Marwan, Sandra et Peggy qui étaient en voyage. Et puis, tout semblait aller de mieux en mieux, jusqu’au moment où les drapeaux des partis ont pris le dessus sur ce simple cèdre plongé dans le blanc de la pureté, entouré du rouge qui devait nous rappeler qu’il est des gens qui sont partis avant nous et pour nous. Messieurs, je suis triste de dire que je vous en veux. Vous avez, en quelques mois, volé le plus fabuleux de mes rêves d’enfant, de militante, bref de Libanaise. Vous avez rendu obsolète un rêve qui a pris 15 ans pour se réaliser. Et au nom de quoi ? Au nom d’une promesse de liberté me dites-vous ? Je suis triste, et la tournure de cette marche vers l’indépendance et le respect d’autrui ne fait que m’attrister encore plus. Alors, vous devez me comprendre quand je dirai que je ne serai pas des vôtres dans vos prochaines décisions, quelles qu’elles soient. Je vais retourner à mes rêves. Eux, du moins, ne me décevront pas. H. MADI
Je me souviens encore de ce 14 février qui a fait bousculer toutes les prévisions des Libanais. Je me souviens avoir été particulièrement émue, comme tant de mes confrères d’ailleurs.
Et puis, vint ce fabuleux 14 mars. J’y étais, avec tout mon entrain, ma joie de vivre et ma rage de liberté. J’y étais avec ma famille et mes amis. J’y ai vécu un rêve. J’avais...