MUSIQUE - Les 48e Grammy Awards seront décernés demain à Los Angeles Le retour au sommet de Mariah Carey

Le retour au sommet de Mariah Carey, la confirmation du rappeur Kanye West et l’éclosion du jeune artiste R n’B John Legend pourraient être consacrés demain lors de la 48e cérémonie des Grammy Awards, les récompenses annuelles de la musique américaine. Après avoir vendu plus de 150 millions d’albums, Mariah Carey, 35 ans, avait accumulé les revers depuis 2001 : échec de son film Glitter, baisse de ses ventes et même dépression nerveuse. La revanche est venue avec The Emancipation of Mimi. Meilleure vente de l’année 2005 aux États-Unis, le disque a obtenu huit nominations dont celle du meilleur album. La chanson We Belong Together est nommée pour le prix du meilleur « single », récompensant l’artiste, et celui de la meilleure chanson, remis à l’auteur. « Pendant son “ passage à vide ”, Mariah Carey a quand même continué à vendre des millions d’albums », a tempéré Geoff Mayfield, de l’hebdomadaire spécialisé Billboard. « Elle a simplement retrouvé la place qui était la sienne » auparavant, a-t-il expliqué. Lui aussi sélectionné huit fois, le rappeur Kanye West, l’un des gagnants de l’édition 2005 avec trois trophées, concourra dans la catégorie de l’album de l’année pour Late Registration, celle du meilleur album de rap et du single de l’année pour Gold Digger. Kanye West voit son protégé John Legend, 27 ans, nommé lui aussi à huit reprises, dont pour la révélation de l’année et la chanson de l’année, Ordinary People. Parmi les autres nommés au « single » de l’année figurent le groupe punk-rock Green Day pour Boulevard of Broken Dreams, la formation britannique virtuelle Gorillaz (Feel Good, Inc.) et la rockeuse Gwen Stefani pour Hollaback Girl. Outre ceux de Mariah Carey et Kanye West, les albums de l’année potentiels sont How to Dismantle an Atomic Bomb des Irlandais de U2, Chaos and Creation in the Backyard de l’ex-Beatle Paul McCartney et Love. Angel. Music. Baby. de Gwen Stefani. Les membres de U2 sont également nommés en tant qu’auteurs pour la chanson Sometimes you Can’t Make it on Your Own, aux côtés d’un autre vétéran, Bruce Springsteen (Devils and Dust), Mariah Carey, John Legend et du groupe country Rascal Flatts (Bless the Broken Road). Favori pour le prix de la révélation de l’année, John Legend luttera contre le groupe punk américain Fall Out Boy, les rockers britanniques Keane, la chanteuse de R n’B Ciara et la formation country Sugarland. Les Grammys distinguent des lauréats dans pas moins de 108 catégories, du rap au classique en passant par... la polka. L’acteur Sean Penn et le sénateur démocrate Barack Obama concourent dans la catégorie du meilleur disque parlé. La cérémonie à Los Angeles « est surtout un grand soir pour la visibilité de la musique », avec ses millions de téléspectateurs, a souligné M. Mayfield, selon lequel « chanter aux Grammys est peut-être plus important que d’y gagner un prix » pour voir ses ventes augmenter. Les organisateurs ont annoncé la venue sur scène de plusieurs stars internationales, dont Madonna, Paul McCartney, Coldplay, Herbie Hancock et les vétérans du hard-rock Aerosmith. Des Grammys d’honneur seront également remis au Britannique David Bowie, au groupe des années 60 Cream et à la cantatrice Jessye Norman. Mais ces paillettes ne doivent pas faire oublier la crise de l’industrie musicale, avec l’arrivée à maturité d’une génération habituée à échanger gratuitement de la musique sur l’Internet, a souligné Jerry Del Colliano, spécialiste du secteur à l’Université de Californie du Sud à Los Angeles. « Les Grammys sont un événement merveilleux, avec une pléiade de stars (...), mais son audience est en baisse d’une année sur l’autre. Les jeunes se fichent de savoir quel disque est élu album de l’année », a-t-il expliqué, jugeant que « l’industrie musicale a tellement changé, que le mot “Grammys” est presque devenu démodé ».