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Baabda-Aley : le choix des Libanais dans l’environnement régional

Même si la neutralité semble être l’un des meilleurs remèdes pour une grande partie du malaise libanais, l’avenir du Liban paraît inévitablement lié à l’équation politique régionale. Au lendemain des élections palestiniennes, la victoire du Hamas – un véritable tsunami vert en Palestine – a bouleversé les données du paysage politique au Moyen-Orient. Si avant ces élections, les États-Unis et leurs alliés prétendaient faire face à un « axe de la terreur », regroupant Damas et Téhéran, aujourd’hui ils ont affaire à un « triangle de la terreur ». Comme le veut la tradition, le Liban n’est pas, une fois de plus, épargné par ces dissensions régionales. D’un côté, l’évident allié de ce nouveau triangle est le tandem Hezbollah-Amal. De l’autre, les bénéficiaires du support de la communauté internationale, menée par les États-Unis et l’Union européenne, sont les partenaires de la coalition dite du 14 mars. Dans ce contexte, le siège maronite de Baabda, vacant depuis le décès du Dr Edmond Naïm, s’est rapidement transformé en enjeu d’une bataille électorale entre deux groupements qui comptent s’affirmer dans la nouvelle équation régionale. Le premier est incarné par les Forces libanaises (le courant politique auquel appartenait le défunt) et ses alliés : le Courant du futur, le Rassemblement démocratique, la Gauche démocratique, le Mouvement du renouveau démocratique et d’autres députés ou ex-députés indépendants. Dès le départ, ce regroupement a défendu avec fermeté les positions, les demandes et les principes suivants : connaître la vérité sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri et la série d’attentats qui secouent depuis plus d’un an le Liban, la démarcation des frontières et un échange diplomatique avec la Syrie, le respect des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et l’obtention d’un soutien économique international qui permettrait une relance économique via l’application d’un certain nombre de réformes. Ce bloc espère obtenir gain de cause en respectant la loi internationale et grâce à l’appui de l’Europe et des États-Unis. Face au « 14 mars » se trouve l’opposition qui regroupe le général Aoun d’un côté et le groupe dit du 8 mars d’un autre, dont le Hezbollah qui a d’ores et déjà annoncé son allégeance inconditionnée à la politique étrangère de Téhéran et de ses alliés. Récemment, le Parti de Dieu a annoncé son soutien au candidat du Courant patriotique libre pour la prochaine élection partielle. Même si aucune alliance n’a été officiellement annoncée par le CPL, le rapprochement opéré ces dernières semaines par ce groupement laisse présager l’imminence d’un tel partenariat. La présence de deux députés aounistes à un rassemblement présidé par sayyed Hassan Nasrallah en témoigne. Les dernières déclarations du général Aoun, qui est allé jusqu’à indirectement justifier la prise d’otages lors de la guerre et défendre, lors de son interview sur la New TV il y a dix jours, le soutien financier dont bénéficie le Hezbollah de la République islamique, tendraient également à accréditer cette hypothèse. Enfin, la virulence des propos échangés entre les responsables des FL et du CPL ne fait qu’élargir le fossé entre ces deux groupes qui, de plus en plus souvent, se réfèrent au passé plutôt que de le dépasser pour penser à un avenir meilleur. Les élections partielles de Baabda-Aley ne devraient pas se transformer en un déterrement des haches de guerres mais plutôt en un choix sage de la part des électeurs concernant leur avenir. Cette bataille électorale va montrer quelle est la voie que privilégient les Libanais : soit ils décident de consolider leur attachement à l’indépendance de leur pays, soit ils choisissent de s’engouffrer dans ce nouveau triangle des Bermudes. Johnny KAIROUZ
Même si la neutralité semble être l’un des meilleurs remèdes pour une grande partie du malaise libanais, l’avenir du Liban paraît inévitablement lié à l’équation politique régionale.
Au lendemain des élections palestiniennes, la victoire du Hamas – un véritable tsunami vert en Palestine – a bouleversé les données du paysage politique au Moyen-Orient. Si avant ces...