Rechercher
Rechercher

Actualités

« J’ai vu un couple s’enlacer avec son bébé » avant de mourir

«J’ai vu un couple s’enlacer avec son bébé avant de sauter à l’eau ensemble. Ils ne savaient pas nager. J’ai vu des femmes, des enfants... Tous ces gens sont morts », raconte à l’hôpital de Hourghada, le regard hagard, Saud Habib el-Hotebi, un des rares survivants du naufrage du ferry égyptien as-Salam 98. Âgé de 26 ans, ce Saoudien, professeur assistant, venait en Égypte pour « visiter le pays » avec quatre autres amis dont Talal Abudllah el-Hotebi, assis à ses côtés sur le même lit. Dans la chambre 106 de l’hôpital de Hourghada, ils ne sont que quatre. Le cinquième ami manque à l’appel. « Nous n’avons pas de nouvelles », explique-t-il, 48 heures après le drame, avec une moue qui en dit long sur ses minces espoirs de le revoir vivant. Passager de la classe VIP, située au 3e étage d’as-Salam 98, il estime qu’il doit son salut à sa place dans le bateau. Sur un dessin schématique du navire, il montre les ponts inférieurs indiquant que les passagers qui s’y trouvaient ont certainement eu moins de chance que lui. « Il y a eu un feu à l’arrière du bateau et puis à l’avant vers 22h30. Vers 0h30 ou 1h30, le bateau s’est penché une première fois, puis tout à coup, il s’est retourné et a coulé. Nous avons sauté à ce moment-là », résume-t-il en indiquant que des bateaux de sauvetage avait déjà été mis à l’eau et que des membres de l’équipage s’y trouvaient. Dans le couloir, Fahd Ratebi erre sans but, ne sachant que faire avant de se recoucher dans son lit puis de se relever. « J’ai beaucoup de mal à parler de ce qui s’est passé. Il y a tant de morts », raconte cet étudiant saoudien de 21 ans, originaire de Ryad, qui voyageait lui aussi en classe VIP. « J’étais avec un ami. Nous avons sauté ensemble à l’eau, mais il a disparu. Je ne l’ai pas revu. Dieu veut qu’il soit vivant, inch’allah », espère-t-il, des larmes aux yeux. Il raconte lui aussi l’incendie, le bateau qui penche puis coule. « Les bateaux de sauvetage étaient loin, il fallait nager longtemps pour les atteindre. Peut-être une heure. Je ne me souviens plus très bien. L’eau était froide. Après, sur le canot, nous avons attendu près de 20 heures avant qu’un bateau nous sauve, ajoute-t-il. J’ai pu appeler ma famille à l’hôpital. C’était triste. Je n’ai pas pu parler avec la famille de mon ami. » Il ne restait samedi soir que huit survivants du naufrage à l’hôpital de Hourghada qui s’attendait à en accueillir d’autres en provenance de Safaga pendant la nuit. « La centaine d’autres sont partis. Il n’y avait pas de blessés graves, affirme le docteur Asser, dentiste mobilisé pour les soins. Ils souffraient d’hématomes, d’hypothermie, mais rien de grave. Un ou deux avaient des brûlures superficielles. Leurs familles étaient là, ils ne voulaient pas rester. » Sur les 140 personnes accueillies, « 11 ou 12 faisaient partie de l’équipage, mais pas le capitaine. Ils sont partis aussi, poursuit le Dr Asser. Tous les survivants ont été interrogés par des détectives de la police. Des interrogatoires croisés. Chaque détective interviewait plusieurs personnes, mais chaque personne était aussi interrogée par plus d’un détective. D’après ce que j’ai compris, beaucoup disaient que l’équipage avait quitté le bateau avant les passagers, mais cela reste à vérifier. »
«J’ai vu un couple s’enlacer avec son bébé avant de sauter à l’eau ensemble. Ils ne savaient pas nager. J’ai vu des femmes, des enfants... Tous ces gens sont morts », raconte à l’hôpital de Hourghada, le regard hagard, Saud Habib el-Hotebi, un des rares survivants du naufrage du ferry égyptien as-Salam 98.
Âgé de 26 ans, ce Saoudien, professeur assistant, venait en Égypte...