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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’église Saint-Joseph (USJ) Profusion de mélodies, de Mozart à Schubert en passant par Weber

Par un temps grincheux, un public moins nombreux que d’habitude à l’église Saint-Joseph (USJ) où l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la houlette de Wojcieh Czepiel, officiait en nombre réduit. Une trentaine de musiciens pour un groupement de musiques de chambre (intitulé « Section de Byblos ») offraient une profusion de mélodies, de Mozart à Schubert en passant par Weber. Trois compositeurs, trois sensibilités, trois œuvres mais deux siècles pour traduire rigueurs classiques et échos romantiques. Premières mesures un peu dramatiques avec l’ouverture d’Idoménée de Mozart déjà donnée en ces lieux mêmes. Premier opéra du génie de Salzbourg, dont on célèbre avec éclat cette année les 250 années d’omniprésence musicale, Idoménée est le premier maillon d’une œuvre opératique qui sera marquante. Se libérant du style conventionnel, tablant sur un lyrisme dramatique, Idoménée de Mozart reste une des œuvres majeures du répertoire lyrique de l’époque, l’une des plus attachantes du compositeur de La flûte enchantée. Une musique « festive » selon certains critiques pour cette ouverture opérant un savant dosage entre airs aériens et intensité dramatique. Pour prendre le relais, le Concerto pour orchestre et clarinette n° 2 en tons majeurs de Karl-Maria von Weber, l’un des plus éloquents hérauts du romantisme naissant. Ici, aux commandes du vent, de ses murmures et de ses mugissements, Zsolt Szigeti, un des meilleurs clarinettistes de l’orchestre national et dont on a pu mesurer le brillant talent dans plus d’une performance. Trois mouvements pour traduire toutes les beautés sonores et les subtiles nuances du compositeur d’Obéron et de Freischutz. Lié à Heinrich Barmann, grand clarinettiste de l’époque en Allemagne, Weber saura placer ses talents dans des œuvres originales et captivantes. Sans laisser pour autant à l’ombre certaines mélodies enchanteresses qu’il avait savamment glissées dans ses opéras. On savait à quel point le piano l’avait inspiré, il est temps de découvrir aujourd’hui que les instruments à vent (clarinette, basson, cor) ont été aussi l’objet de partitions qui méritent beaucoup plus l’intérêt que l’oubli. La preuve, cet admirable concerto avec son mouvement Pollacca qui donne l’occasion au soliste d’un beau moment de brio et de bravoure. Et Zsolt Szigeti l’interprète remarquablement, avec sentiment et panache. À couper le souffle et sans jeu de mots ! Petit entracte et reprise avec une des œuvres les plus houleuses de Frantz Schubert : la symphonie n° 4 en ut mineur, dite la Tragique. Écrite à l’âge de dix-neuf ans par un musicien hanté déjà par les échos de l’Héroïque de Beethoven, cet opus aux couleurs orchestrales chatoyantes a toute la fougue de la jeunesse, sa véhémence, sa sève bouillonnante. Les passions et les obsessions d’un romantisme ténébreux habitent ces pages tourmentées, violentes, conciliant dans un lyrisme incendiaire des extrêmes qui se croisent rarement. Flot torrentiel d’une partition somptueuse et émouvante comme un cri. Œuvre riche lâchant à brides abattues cordes et rythmes, charriant les contradictions de la vie et les espoirs (et désespoirs !) les plus fous. À la fois sombre et lumineuse, cette symphonie porte un peu mal son titre de tragique. Au contraire, l’on perçoit là toutes les déterminations de la jeunesse et ses élans incoercibles. Elle se termine sur un Finale groupant en apothéose tous les thèmes traités. Edgar DAVIDIAN
Par un temps grincheux, un public moins nombreux que d’habitude à l’église Saint-Joseph (USJ) où l’Orchestre symphonique national libanais, placé sous la houlette de Wojcieh Czepiel, officiait en nombre réduit. Une trentaine de musiciens pour un groupement de musiques de chambre (intitulé « Section de Byblos ») offraient une profusion de mélodies, de Mozart à Schubert en passant...