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Actualités - OPINION

Courrier Retour sur un classique du cinéma : « Satyricon »

Considéré comme un des cinéastes les plus créatifs du monde, Fellini tourne Satyricon en 1969, d’après l’œuvre de Pétrone (écrivain latin et grand seigneur, ami de Néron), roman en prose et en vers dont seuls des fragments nous sont parvenus. Ce rêve réaliste et satirique décrit les errances de deux jeunes gens, Ascylte et Encolpe, et de leur esclave Giton, dans la Rome décadente du Ier siècle, licencieuse et livrée au pouvoir des affranchis. Constitué d’une succession d’épisodes aventureux, Satyricon nous plonge dans un univers où n’existent que la puissance des fantasmes, la grandeur d’une ambiance austère parfois décalée, parfois hallucinante, mais tout cela avec une verve poétique et allégorique qui n’appartient qu’aux œuvres de Fellini. Des dialogues crus et des images souvent incompréhensibles reviennent tout au long de ce film martien. L’épisode le plus célèbre est Le festin de Trimalcion, description audacieuse avec une touche de surréalisme d’un banquet donné par un affranchi parvenu. Malgré la segmentation du roman de Pétrone, c’est un voyage d’une pure harmonie visuelle vers un imaginaire démesuré, peuplé de monstres féminins, de délires sensuels et de fantômes en tout genre. Satyricon est libre, osé, brutal. C’est toute une combinaison de choc et de bizarreries qui tranchent violemment, un peu à la manière d’Orange Mécanique de Stanley Kubrick, mais encore en plus beau, en plus lyrique. Fantastique, baroque, cauchemardesque et d’une imparable beauté plastique, le film a obtenu un réel succès. Élias ABOU CHARAF

Considéré comme un des cinéastes les plus créatifs du monde, Fellini tourne Satyricon en 1969, d’après l’œuvre de Pétrone (écrivain latin et grand seigneur, ami de Néron), roman en prose et en vers dont seuls des fragments nous sont parvenus. Ce rêve réaliste et satirique décrit les errances de deux jeunes gens, Ascylte et Encolpe, et de leur esclave Giton, dans la Rome...