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CORRESPONDANCE - Hillary Clinton, Jane Fonda, Sarah Jessika Parker et la culture féministe Des accusées de lendemains qui déchantent, par Kate O’Beirne

WASHINGTON- Irène MOSALLI Pour Léo Ferré, elle est l’avenir de l’homme et beaucoup ont foi en elle pour assurer des lendemains qui chantent. Ce qui n’est pas le cas d’une éminente politologue washingtonienne doublée d’une journaliste, nommée Kate O’Beirne qui vient de publier un ouvrage intitulé Avec ces femmes, le monde est pire : ou l’assaut de leur féminisme radical. Et les accusées sont la crème de la crème d’une réussite professionnelle due à leur propre mérite. Elles se nomment notamment Ruth Bader Ginsburg, Hillary Clinton, Sarah Jessika Parker (héroïne de la série télévisée à succès Sex and the City), Jane Fonda, Bella Abzug, Betty Friedan (les prêtresses du féminisme) et leur succédané Gloria Steinem. À noter qu’elles ont un dénominateur commun : elles ont toutes des options libérales. Alors que celle qui les juge, en l’occurrence Kate O’Beirne, fait partie du clan des conservateurs, mais se défend néanmoins d’avoir basé son analyse critique sur des critères relevant d’une attitude partisane. Pour cela, elle réfute leur action en se référant textuellement à leurs propos. Leur ascension, dans la nature des choses Ainsi, quand elle reproche aux tenantes d’un féminisme pur sucre leurs failles dans des domaines aussi vitaux dans la formation de l’esprit que l’éducation, la famille, la politique, le militaire, le sport et le civisme (autant de titres de chapitres), elle s’appuie sur des opinions qu’elles ont émises elles-mêmes. Elle cite l’une des fondatrices de la revue Ms (pour ne pas faire de différence entre Mrs, ni Miss), Robin Morgan qui avait dit en 1970 que le mariage était « une pratique identique à l’esclave » arguant à ce propos : « Nous ne pouvons abolir l’inégalité entre les hommes et les femmes qu’en abolissant le mariage. » Elle passe ensuite aux années 1900 quand, soutenant le plan d’Hillary Clinton visant à libérer les femmes en mettant leurs enfants dans des « crèches », un professeur de l’Université du Texas avait déclaré qu’en restant au foyer, les mères de famille « réduisaient et leurs rôles dans la communauté et leurs aspirations ». Plus loin, elle met en relief la fluctuation de l’intention de vote de l’électorat féminin en se référant à Bella Abzug qui avait prédit la victoire du ticket Walter Mondale-Geraldine Ferraro, « car les femmes de tout bord allaient l’adopter pour faire opposition au président Ronald Reagan ». Or elles ont fini par donner 50 % de leurs voix à ce dernier. À travers ses analyses, les choses ne sont pas mieux au niveau de l’égalité des salaires. Si souvent les femmes pensent qu’elles sont moins payées que les hommes, explique Kate O’Beirne, c’est parce que beaucoup optent pour des salaires à mi-temps ou un horaire flexible. Un constat que beaucoup contestent. Par ailleurs, O’Beirne cite 39 carrières où les femmes touchent « au moins cinq fois plus que les hommes», notamment le génie spatial, l’orthophonie et l’analyse financière. On pourrait lui répondre que même s’il y a eu des excès commis au nom de l’émancipation des Américaines, cette émancipation leur a beaucoup rapporté. Car, auparavant, elles n’avaient jamais pu accéder, comme elles le font aujourd’hui, à un haut niveau d’éducation, à un large éventail de professions et à toute la machinerie du pouvoir. Kate O’Beirne répond que ce n’est pas le radicalisme féministe qui est à l’origine de ce progrès qui, à ses yeux, est « une évolution sociale dans la nature des choses » . Et son mot de la fin se résume en cette phrase : « Ces femmes qui mènent une guerre destructrice contre les hommes sont en fait en guerre avec mère Nature, annulant ses lois pour réaliser une sorte de doctrine sexiste et établir coûte que coûte l’égalité entre l’homme et la femme. »
WASHINGTON- Irène MOSALLI

Pour Léo Ferré, elle est l’avenir de l’homme et beaucoup ont foi en elle pour assurer des lendemains qui chantent. Ce qui n’est pas le cas d’une éminente politologue washingtonienne doublée d’une journaliste, nommée Kate O’Beirne qui vient de publier un ouvrage intitulé Avec ces femmes, le monde est pire : ou l’assaut de leur féminisme radical....