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Histoire d’une vie volée

Michel Farah est un ancien officier de l’armée libanaise, naturalisé français. Aujourd’hui nonagénaire, il accuse l’État français d’avoir brisé sa carrière militaire et sa vie. Dans une lettre ouverte dont nous reproduisons ci-dessous des extraits, il s’adresse au président Jacques Chirac pour demander réparation de cette double injustice et exiger le paiement d’une indemnité qu’il estime lui être due et qui s’élève à 184 064 francs. «Ne mettant rien en doute de mon attachement à la France, pays et nation, c’est uniquement au plus haut magistrat de la République que je m’adresse. « Petit-fils d’antiquaire, fournisseur du Louvre et protégé français, j’appartiens à une famille réputée française depuis plus d’un siècle. Par tradition, moi-même ancien officier libanais, par amour et reconnaissance à la créatrice de ma patrie, j’avais rallié les FFL dans l’espoir de poursuivre ma carrière dans l’armée française. « Muni de témoignages et références enviables, deux fois volontaire pour une affectation dans une unité combattant sur un front, j’ignore toujours la raison pour laquelle j’avais été écarté. Ma carrière a ainsi été brisée. « Démissionnaire après douze ans et demi de service, sous des conditions acceptées mais pas respectées, j’avais été rayé des contrôles le 31/12/48. Sur l’indemnité acceptée, l’État me doit encore 184 064 francs. « Cette injustice autrefois inconcevable surprend et intrigue. Probablement issue d’un dérèglement universel des mentalités qui a engendré un système auquel progressivement certains milieux dirigeants se sont adaptés, à part le général de Gaulle. « Vous réclamant du chef de la France libre qui avait répondu à mon recours en un mois, vous aviez créé le RPR, dont j’avais été un membre actif (je vous remercie de m’avoir comblé de bons points qui me rappelaient mon enfance). « Vous êtes le président d’un État de droit. Étiez-vous bien sûr et d’accord avec vous-même lorsqu’en Conseil de ministres, vous aviez rappelé “ qu’il faut savoir ouvrir ses yeux et son cœur aux situations de détresse ” ? « Le 5 janvier 2006, vous entendiez renforcer les droits de la défense. Seriez-vous, par accident, d’accord avec les mesures que vous annoncez et prêt à donner l’exemple en les appuyant ? » Le signataire joint à sa missive un texte détaillant l’historique, dit-il, de ce « double abus », dont un ordre général n° 24 du 13 juin 1945, une note de service n° 11542/1(d) du 31 juillet 1945 et jusqu’à son appel au général de Gaulle, le 13 mars 1949, ainsi que ses appels au secours, restés sans réponses, cinquante-cinq ans durant. Il conclut : « Hélas, cette justice introuvable que j’invoque ne refermera jamais plus la blessure béante de ma vie volée et sans cesse ravivée par un profond chagrin doublé de ressentiment. »
Michel Farah est un ancien officier de l’armée libanaise, naturalisé français. Aujourd’hui nonagénaire, il accuse l’État français d’avoir brisé sa carrière militaire et sa vie. Dans une lettre ouverte dont nous reproduisons ci-dessous des extraits, il s’adresse au président Jacques Chirac pour demander réparation de cette double injustice et exiger le paiement...