La MIEI relève des fraudes, mais ne remet pas en cause les résultats des législatives 15 tués et 46 blessés dans un double attentat au cœur de Bagdad

Quinze personnes ont été tuées et 46 blessées dans un double attentat commis hier au cœur de Bagdad, tandis que des experts internationaux publiaient un rapport relevant des fraudes lors des élections législatives du 15 décembre, sans pour autant remettre en cause leurs résultats. Le premier attentat a été commis avec une voiture piégée qui a explosé au passage d’un véhicule de la police près d’un restaurant du quartier Battaouine, non loin de la grande rue commerçante Saadoun, tuant trois policiers. Le deuxième, qui a coûté la vie à 12 civils, a été perpétré peu après dans un café proche par un kamikaze portant une ceinture d’explosifs. Les deux explosions ont eu lieu vers 14h55 alors que le quartier connaissait son animation habituelle, ce qui laisse supposer que les auteurs des attentats voulaient faire le maximum de victimes. En outre, 46 blessés ont été admis dans deux établissements hospitaliers de la capitale. Ce regain de violence intervient alors que les forces irakiennes ont lancé une vaste opération de sécurité, à la veille de la publication des résultats définitifs des élections législatives du 15 décembre. Dans les heures précédant ce double attentat, les forces irakiennes de sécurité avaient établi un nombre inhabituellement élevé de barrages dans les rues de Bagdad et dans d’autres grandes villes. D’autre part, la mission internationale d’experts chargée d’observer les élections a publié son rapport final, constatant que des fraudes ont été commises, mais ne remettant pas en cause le résultat final. La Mission internationale pour les élections irakiennes (MIEI) indique qu’elle n’est pas en mesure de préciser l’étendue des fraudes et n’évoque pas leurs conséquences éventuelles sur le résultat final. La mission internationale était venue évaluer le déroulement de l’élection après les contestations de nombreux partis en désaccord avec les résultats préliminaires donnant les chiites conservateurs largement en tête. Un membre de la commission électorale irakienne, Abdel Hussein al-Hindaoui, s’est félicité du rapport, l’estimant « très positif ». Cettte commission doit publier les résultats des élections d’ici à la fin de la semaine. Sur un autre plan, le principal parti sunnite d’Irak a appelé à la libération de la journaliste américaine Jill Caroll enlevée à Bagdad le 7 janvier par des hommes armés, alors que son interprète a été tué. « Le Parti islamique irakien condamne les enlèvements qui touchent des personnes innocentes (...) et qui sympathisent généralement avec les Irakiens dans l’épreuve qu’ils traversent. Il demande la libération de cette journaliste le plus tôt possible », a indiqué la formation dans un communiqué. Les ravisseurs de la journaliste, qui travaille pour le Christian Science Monitor, se sont présentés comme étant « les Brigades de la vengeance », groupe armé inconnu jusqu’ici en Irak. Ils ont menacé de tuer leur otage si les prisonnières en Irak n’étaient pas libérées sous 72 heures – soit ce soir –, a annoncé mardi soir la télévision al-Jazira en diffusant une vidéo de l’otage. Mais hier, les États-Unis ont démenti les informations en provenance de Bagdad selon lesquelles ils envisageaient de libérer les six détenues irakiennes. « Aucun règlement de leur cas n’est prévu dans un avenir proche », a déclaré le commandant Joe Carpenter, porte-parole du Pentagone, s’inscrivant ainsi en faux contre une annonce du ministère irakien de la Justice. La chaîne de télévision satellitaire du Qatar al-Jazira a diffusé hier en soirée de nouvelles séquences de la vidéo montrant Jill Carroll. Aucun homme armé n’apparaît sur ces séquences et la vidéo est muette.