Après Mohammed Zouheir el-Siddik, emprisonné en France, Houssam Houssam, qui est parvenu à s’enfuir en Syrie, un troisième témoin syrien dans l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, Ibrahim Michel Jarjoura, s’est rétracté. La station de télévision NTV a diffusé hier soir les « confessions » filmées d’Ibrahim Michel Jarjoura, enregistrées selon la station dans un bâtiment des Marada, relevant de l’ancien député Sleimane Frangié. Ces confessions ont été filmées quelques jours avant l’arrestation de Jarjoura, vendredi dernier, pour faux témoignage. Le faux témoin assure avoir été détenu au poste du Palais de justice, parce qu’il ne détenait pas de papiers. Il ajoute qu’ayant appris qu’il avait fait son service militaire dans la Sûreté de l’État, en Syrie, il avait été jugé comme pouvant être utile à l’enquête. Selon Jarjoura, le député Marwan Hamadé lui aurait proposé de l’argent à diverses reprises, pour affirmer qu’il avait rencontré, le 26 juillet 2004, au Sheraton de Damas, l’ancien député Sleimane Frangié, le beau-frère du président Assad, Assef Chawkat, en compagnie du général Ali Hajj, alors directeur général des FSI. Jarjoura a également affirmé avoir rencontré Mme Bahia Hariri, avant d’être interrogé par un enquêteur canadien, au QG de la commission, à Monteverde, puis par le procureur Saïd Mirza. Il aurait coopéré avec la justice sous la contrainte morale. Dans un communiqué en soirée, M. Hamadé a affirmé que les propos de Jarjoura « s’inscrivent dans le cadre de la campagne de calomnie syrienne permanente qui le vise ». « Ces propos sont futiles et sans fondement », a dit M. Hamadé qui s’est félicité de ce que l’homme ait été arrêté par la justice, qui a éventé ses procédés.