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Les lecteurs ont voix au chapitre

Partie d’échecs Le Liban est-il un grand échiquier où l’on ne saurait pas si Walid Joumblatt est un cavalier ou un fou, où Michel Aoun serait un pion qui se prend pour un roi, où le roi Émile Lahoud, qui est en fait moins qu’un pion, refuserait de reconnaître qu’il est mat, et où le Hezbollah serait une dame qui, grâce à la menace de ses puissantes manœuvres, accède à toutes ses demandes ? Les joueurs sont-ils ceux qui « mangent » les pièces qui tentent d’agir ou d’écrire indépendamment leur volonté ? D’ailleurs, qui sont ces joueurs ? Quelles pièces sont blanches et lesquelles sont noires ? Jusqu’à quand cette partie se poursuivra-t-elle? Nous ne le saurons sans doute jamais... Mais ce que nous n’ignorons pas, c’est qu’un jour, même si cela doit nous coûter très cher, le Liban cessera d’être un jeu et deviendra un pays libre et indépendant. Ce jour-là est de plus en plus proche, à chaque seconde et, cette fois, nous ne manquerons pas notre chance. Saïf AL-KALAM Démystification C’est à une fort heureuse démystification – une démystification sans appel – du régime baassiste que se résume le déballage de linge sale entre l’exilé de Paris et ses anciens camarades de Damas : tyrannie et corruption dans les sphères du pouvoir, corruption et tyrannie pour encourager la collaboration dans le petit protectorat libanais, tout cela sous couvert de socialisme et de lutte héroïque contre l’ennemi israélien. ... Khaddam faisait partie de ce même pouvoir qu’il dénigre aujourd’hui avec un milliard en banque et une nationalité (saoudienne) dont on ne connaissait pas l’existence. Prendre sa revanche, cela est possible chez les hommes de pouvoir. Se poser en alternative au pouvoir qu’il dénonce, avec ce lourd passif (ou plutôt ce lourd actif, devrait-on dire), paraît problématique. Pierre COPTI Faire confiance à Siniora Du temps de la tutelle syrienne, les politiciens libanais, en désaccord, se rendaient officiellement, au su et au vu de tout le monde, à Anjar où résidait le haut commissaire syrien, pour résoudre leurs problèmes ou pour recevoir des instructions. Depuis la libération, ces mêmes politiciens ont pris le chemin de Koraytem où, cette fois, le patron est libanais et les décisions libanaises. Mais, depuis quelques mois, ce même patron a élu domicile à Ryad, en Arabie saoudite, ou à Paris, pour des raisons qui lui sont personnelles, ce qui rend les réunions et les solutions aux problèmes et surtout les décisions du Premier ministre, M. Fouad Siniora, très difficiles et parfois contradictoires... De deux choses l’une : ou bien le chef de la majorité parlementaire rentre au pays et devient Premier ministre, ou bien il laisse M. Siniora décider et résoudre les problèmes qui se posent au pays, en lui faisant confiance, comme la très grande majorité des Libanais. André JABBOUR Paris À voix Baas Vraiment, M. Khaddam, pour qui nous prenez-vous ? Je veux bien admettre que vous nous preniez pour des naïfs, mais je vous interdis de nous prendre pour des imbéciles. Vous avez oublié que bien avant le tout feu Ghazi Kanaan et le tout flamme Rustom Ghazalé, c’est vous qui faisiez la pluie et le beau temps au Liban (surtout la pluie, tout en mettant le feu aux poutres). Vous avez oublié, M. Khaddam, que vous étiez le haut-commissaire, pardon... le haut-commissionnaire. Vous avez oublié que c’est vous qui, en 1975, aviez incité les Palestiniens à massacrer des Libanais à Damour, au Akkar, à Saïda. Puis vous vous êtes retourné contre ces mêmes Palestiniens quand, avec Kamal Joumblatt, ils ont failli envahir Jounieh. Vous avez oublié que c’est vous qui avait béni les bombardements d’Achrafieh par votre armée en 1981. Vous avez oublié qu’en 1978, vous avez monté Béchir Gemayel contre Tony Frangié, puis Élie Hobeika contre Geagea, lors de l’accord tripartite (1985). Vous avez oublié que c’est vous qui aviez menacé de déboulonner le président Gemayel « s’il ne marchait pas » (1986). Vous avez oublié que vous aviez osé vouer aux gémonies le patriarche Sfeir qui s’élevait contre votre insolente interférence dans les affaires de notre pays. Vous avez sans doute également oublié que c’est vous qui aviez supervisé l’accord de Taëf (1989), dont sont issus ces politiciens qui nous gouvernent. Vous avez oublié que c’est vous qui aviez proposé la reconduction du président Hraoui tout en récusant celle de son successeur. Une question, M. Khaddam : pour qui vous prenez-vous ? Pour Metternich ou pour Talleyrand ? Si tel est le cas, permettez-moi de vous détromper, car la classe et l’esprit, cela ne s’improvise pas. Nahi LAHOUD Le Liban à un tournant Le Liban se trouve actuellement a un tournant de son histoire. Le pays a été libéré du joug syrien en 2005 et les Libanais devaient se retrouver pour décider librement de l’avenir de leur pays. Que nous réserve 2006 donc avec les changements régionaux en vue ? Les élections législatives ont mis en évidence de profondes divisions politiques renforcées par un confessionnalisme à tous crins. Le 14 mars, à l’origine phénomène transcendé et magnifié, a cédé la place à la désillusion pour les jeunes. Ces jeunes qui croyaient dépassées les divisions et les rancœurs. Mais c’était oublié une même classe politique qui se régénérait sous un jour nouveau, par la faute parfois de ces mêmes jeunes aussi qui ont plébiscité les leaders qui s’étaient entre-déchirés durant de longues années, qui pour une partie d’entre eux et non des moindres avait composé avec les Syriens et tiré profit de cette situation. Quelle alternative s’offre aujourd’hui ? Dans le paysage politique actuel, une infime lueur d’espoir transparaît. Des groupements épars et timides de jeunes, uniquement dévoués à leur pays mais qu’il faut aller chercher et trouver, apparaissent. Leur rassemblement au sein d’un mouvement qui ne porterait que les couleurs du Liban est le garant d’un meilleur avenir. Ce serait un parti libanais tel que celui dont rêvait le martyr Gebran Tuéni en s’adressant à la foule du 14 mars. J’appelle les jeunes à unir leurs efforts pour sauver le Liban. Cet effort serait le meilleur bouclier contre toute tentative de semer la discorde ou de jouer sur la fibre confessionnelle. Le chemin est long. Mais il faut préparer le terrain aujourd’hui. Ce chemin a les balises suivantes : renforcer le concept de citoyenneté, prôner le dialogue, apprendre à connaître l’autre et l’accepter dans ses différences, et puis et surtout prendre l’initiative d’un projet politique, social et économique. La balle est dans notre camp. À nous de la saisir. Paul SAWAYA Groupe Hiwar pour la citoyenneté au Liban
Partie d’échecs

Le Liban est-il un grand échiquier où l’on ne saurait pas si Walid Joumblatt est un cavalier ou un fou, où Michel Aoun serait un pion qui se prend pour un roi, où le roi Émile Lahoud, qui est en fait moins qu’un pion, refuserait de reconnaître qu’il est mat, et où le Hezbollah serait une dame qui, grâce à la menace de ses puissantes manœuvres, accède à...