Le milieu de terrain irlandais Roy Keane, qui a quitté Manchester United en novembre, a signé au Celtic Glasgow, a annoncé hier le club écossais. Keane a signé un contrat de 18 mois avec le leader du championnat d’Écosse. Il ne pourra enfiler le maillot vert et blanc qu’en janvier, quand le mercato d’hiver aura officiellement débuté. Ses premiers pas sont attendus le jour de l’An pour le choc du championnat contre Heart of Midlothian à Édimbourg, ou le 8 janvier, en match à rejouer du troisième tour de la Coupe d’Écosse contre Clyde (D2). Hier, la Ligue expliquait que son contrat pourrait bien n’être enregistré que le 2 janvier. « Keano » était également en contacts avec Everton et Bolton. Mais il avait expliqué ne pas souhaiter rejoindre un rival anglais des Red Devils dont il a défendu les couleurs pendant 12 ans et dont il était le capitaine. Quand l’intérêt du Real Madrid pour le joueur s’est refroidi, la voie était libre pour le Celtic, le club des catholiques de Glasgow, adulé par la communauté irlandaise – des supporteurs traversent chaque semaine la mer d’Irlande pour venir soutenir les joueurs au Trèfle – et par Roy Keane, fan du club de Parkhead depuis toujours. « Après avoir quitté United, il était important que je prenne mon temps et que je fasse le bon choix. En me posant ici, je me sens vraiment à l’aise. C’est à cet endroit que je me sens appartenir », a expliqué Roy Keane. Pour s’offrir le guerrier irlandais, le Celtic s’est fendu d’un considérable effort financier : 45 000 livres par semaine (environ 67 000 euros), soit environ la moitié de ce qu’il touchait à Manchester United. Il semble que le milliardaire Dermot Desmond, actionnaire majoritaire du Celtic, ait mis lui-même la main à la poche pour réaliser la transaction. Profiter au vestiaire L’accord de séparation avec « MU » prévoyait que son salaire lui soit versé jusqu’en juin, mais Keane, déjà millionnaire, a préféré le contact avec la pelouse, le public... et les adversaires pour ses célèbres tacles musclés. Keane a quitté United sur un coup d’éclat le mois dernier. Officiellement, les deux parties se sont séparées d’un commun accord, mais officieusement, les critiques acerbes et nominatives de l’Irlandais contre certains de ses coéquipiers, affirmant qu’ils n’avaient pas le niveau pour jouer à United sur la chaîne télévisée du club, avaient ulcéré le manageur Alex Ferguson et précipité son départ. Quelques objections pourraient s’élever au Celtic contre un si lourd investissement – le joueur le mieux payé du club était alors le Gallois John Hartson, avec 45 000 euros hebdomadaires – sur un joueur de 34 ans handicapé depuis plusieurs années par une hanche blessée et qui n’est pas à proprement parler un pacificateur de vestiaire. « Je ne suis pas venu ici pour m’assoupir. Le Celtic veut gagner des titres et bien se comporter en Europe. Je pense que je peux les aider à évoluer au niveau supérieur », affirme-t-il. En outre, le Celtic dispose déjà de l’excellent Neil Lennon dans le même rôle de milieu défensif aboyeur. Mais l’ancien capitaine des Boyz, Paul McStay, a assuré que l’« équipe a besoin de se renforcer en vue de l’année prochaine et l’expérience de la Ligue des champions de Roy nous sera bénéfique ». Le Celtic « a déjà de grands joueurs, comme Lennon et (le Bulgare) Stilian Petrov, mais vous avez besoin d’une équipe forte pour la Coupe d’Europe. Je pense que Neil Lennon le comprendra très bien. Les bons joueurs veulent évoluer aux côtés de bons joueurs ». Et son légendaire sale caractère ? « Cela peut profiter au vestiaire, a certifié McStay, il encouragera aussi les jeunes joueurs.