L’image, diffusée et rediffusée sur toutes les chaînes italiennes et à l’étranger, a failli...
Actualités
L’Italie peine toujours à endiguer les insultes racistes dans le Calcio
le 30 novembre 2005 à 00h00
Le Calcio a encore été ce week-end le théâtre d’insultes racistes proférées contre un joueur africain, et la Fédération italienne de football a montré ses limites dans la lutte contre ce fléau en prenant une mesure symbolique, qualifiée d’inutile par plusieurs entraîneurs.
L’image, diffusée et rediffusée sur toutes les chaînes italiennes et à l’étranger, a failli occulter les résultats sportifs du week-end.
Marc-André Zoro, défenseur ivoirien de Messine, excédé par les « sale noir » lancés depuis les tribunes par des supporteurs de l’Inter Milan, se saisit du ballon et prend la direction des vestiaires.
Le joueur de 21 ans, en larmes, est retenu par le maillot par le Brésilien de l’Inter Adriano, mais il remet quand même le ballon au quatrième arbitre en signe de protestation, avant d’être convaincu par plusieurs de ses adversaires de poursuivre la rencontre (victoire de l’Inter Milan, 2-1).
Croix gammée
« La traite des esclaves est terminée depuis des siècles », a expliqué l’international ivoirien à l’issue de Messine-Inter Milan. « Si un jour on prononce une défaite sur tapis vert contre une équipe dont les supporteurs se distinguent par ces cris, peut-être comprendront-ils que certains gestes ne doivent pas être commis », a ajouté le joueur, qui proteste régulièrement contre les insultes et cris de singe dont il est victime lors des rencontres.
L’épisode survient quelques jours après que le parti populiste de la Ligue du Nord, présent dans le gouvernement de Silvio Berlusconi avec trois ministres, eut critiqué l’Inter pour n’avoir aligné que des joueurs étrangers lors de la rencontre de Ligue des champions contre Bratislava, mercredi dernier.
Si plusieurs commentateurs soulignent que le racisme a diminué ces dernières années dans les travées, l’image diffusée dans la presse d’un supporteur de la Lazio Rome tenant un drapeau marqué d’une croix gammée ce dimanche à Empoli (centre) rappelle que le phénomène est toujours enraciné dans la péninsule.
Symbolique, voire inutile
En réponse aux faits survenus pendant Messine-Inter Milan, la Fédération italienne de football (FIGC) a ouvert une enquête contre le club milanais, qui s’est déjà vu infliger des amendes cette saison avec la Lazio Rome, la Fiorentina et Ascoli pour les attitudes racistes de certains supporteurs.
La FIGC a aussi décidé de faire commencer tous les matches de la semaine avec cinq minutes de retard, pour montrer son implication contre le racisme.
La mesure a été plutôt fraîchement accueillie par des entraîneurs, qui ont critiqué son caractère symbolique, voire inutile.
« L’heure est venue d’agir concrètement, cela fait des années que j’entends des choses qui ne servent à rien, comme ces cinq minutes de retard », a déploré Roberto Mancini, l’entraîneur de l’Inter Milan.
« Selon moi, Zoro n’a fait qu’une erreur, celle de ne pas avoir quitté le terrain pour de bon », a ajouté le technicien du Milan AC Carlo Ancelotti.
Le premier intéressé a également critiqué la décision de la FIGC.
« Dans d’autres pays, ils ont mis en pratique l’initiative de suspendre la rencontre quand un joueur de couleur se sent offensé. Ils devraient le faire ici aussi », a-t-il expliqué.
Mais une porte-parole de la FIGC a souligné à l’AFP que « l’arbitre n’a pas le pouvoir d’interrompre ou de suspendre une rencontre pour faire taire les chants insultants » et que « cette responsabilité doit être prise par les forces de l’ordre ».
Le Calcio a encore été ce week-end le théâtre d’insultes racistes proférées contre un joueur africain, et la Fédération italienne de football a montré ses limites dans la lutte contre ce fléau en prenant une mesure symbolique, qualifiée d’inutile par plusieurs entraîneurs.
L’image, diffusée et rediffusée sur toutes les chaînes italiennes et à l’étranger, a failli...
L’image, diffusée et rediffusée sur toutes les chaînes italiennes et à l’étranger, a failli...
Les plus commentés
Qui sont les ministres du gouvernement de Nawaf Salam ?
La famille d’un Libanais juif, enlevé en 1984, en appelle à Israël pour connaître son sort
Nawaf Salam fait le pari de la troisième voie