Les festivités de l’avènement du successeur de Rainier III s’étaleront sur trois jours Début des cérémonies d’intronisation d’Albert II, trentième prince de Monaco

Les cérémonies solennelles d’intronisation d’Albert II de Monaco, prévues sur trois jours, ont débuté hier matin dans la salle du trône du palais où le prince a reçu les hommages des grands corps de l’État, en présence de la famille princière. Sept mois après le décès du prince Rainier III de Monaco, les cérémonies d’intronisation de son successeur, son fils le prince Albert II, ont débuté hier dans la principauté. À 10h30 précises, le souverain a fait son entrée dans la salle du trône du palais pour recevoir, comme le veut la tradition, l’hommage des grands corps d’État de la principauté. Il a en particulier reçu celui de Jean-Paul Proust, le ministre d’État, l’équivalent du Premier ministre en France, qui sur un ton presque paternel a souhaité au souverain « un long règne ». Visiblement ému, Albert II a écouté avec attention les discours de ses proches collaborateurs à la tête de l’État monégasque. Vêtu d’une jaquette gris clair, sur le trône surmonté des armes des Grimaldi, sur lequel les princes de Monaco ne prennent place en général qu’une fois lors de leur intronisation, Albert II, 47 ans, a ensuite dit à chacun ce qu’il attendait. « Je souhaite rappeler ici l’importance que j’attache à la qualité de notre administration, dont le premier devoir est de se placer au service public sans jamais perdre de vue les intérêts de l’État », a-t-il dit. « Monaco a la chance d’être un petit pays à dimension humaine, la proximité doit permettre une instruction plus rapide des dossiers et des contatcs plus personnalisés avec les Monégasques et les résidents. » Le prince Albert a ajouté qu’il attendait de chacun « loyauté et professionnalisme », avant de conclure par cette phrase empruntée à un sage chinois : « J’ai fait ce que j’avais à faire, j’ai reçu ce que j’avais à recevoir, j’ai donné ce que j’avais à donner. » Il a assuré ses hôtes de sa totale détermination à maintenir un respect absolu de la Constitution et des lois de la principauté. Trentième prince d’une dynastie fondée au XIIIe siècle, Albert II de Monaco a succédé au printemps à son père, Rainier III, mort le 6 avril à 81 ans. Après ce bref discours, ses sœurs, les princesses Caroline et Stéphanie, sont venues l’embrasser. Lui-même est allé par la suite embrasser la princesse Antoinette, sœur du prince Rainier, sous les applaudissements de la cinquantaine de personnes présentes. La famille royale espagnole boycottera la cérémonie de samedi Les prochains temps forts de ces cérémonies d’intronisation auront lieu samedi, jour de la fête nationale monégasque. Cependant, aucun membre de la famille royale espagnole n’a prévu de se rendre ce jour-là à la cérémonie, a-t-on appris hier auprès de la maison royale, alors que les relations sont particulièrement fraîches entre les deux États. Albert de Monaco, membre du Comité international olympique, avait profondément mécontenté l’Espagne cet été en questionnant la délégation espagnole sur la sécurité de Madrid face à la menace terroriste, peu avant l’élection à Singapour de la ville hôte des Jeux olympiques de 2012. Madrid avait été éliminée au troisième tour de vote face à Paris et Londres, finalement victorieuse. Le prince Albert avait également questionné la commission juridique du CIO sur la demande d’adhésion au CIO de la colonie britannique de Gibraltar, revendiquée par l’Espagne. Le gouvernement espagnol avait exprimé « préoccupation, surprise et malaise » auprès de Monaco concernant ces deux épisodes. Le contentieux sur Gibraltar avait déjà causé l’absence des souverains espagnols au mariage de Charles et Diana, en 1981, les princes héritiers britanniques ayant annoncé qu’ils entameraient leur lune de miel dans la colonie.