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Actualités - CHRONOLOGIE

Bulle inflationniste : y a-t-il un pilote dans l’avion ?

L’éclatement éventuel de la « bulle inflationniste » mondiale pourrait influer sur l’évolution du cours du dollar. Un danger notamment pris en compte par Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale américaine, car selon le professeur Jean-François Goux, « nous vivons sur une poudrière ». Cette bulle se manifeste surtout par l’inflation de l’immobilier, un secteur où les prix ont été multipliés par deux et quatre en quelques années. Le phénomène est dû à une combinaison de faibles taux d’intérêt et de crédits octroyés à long terme. Il a été accru par le déplacement de l’intérêt des investisseurs après la crise des valeurs Internet en Bourse. « Une hausse des taux progressive peut contribuer à réduire la bulle à condition de la doser suffisamment pour éviter de faire éclater une crise du surendettement des ménages », estime l’économiste. L’objectif serait de dégonfler la demande sur le marché immobilier afin de la répartir équitablement sur d’autres marchés, notamment boursiers. Mais la transition n’est pas aisée. « Le risque est celui d’un atterrissage brutal, provoquant un effet en chaîne qui conduit à un processus déflationniste. » Le scénario est celui de la grande crise des années 1920. Seule la guerre mondiale a permis d’en sortir. Plus récemment, il s’est répété au Japon qui a le plus grand mal à connaître ça et ne parvient toujours pas à s’en sortir. « Il n’y a rien de pire que la déflation. On sait sortir de l’inflation mais pas de la déflation », commente l’économiste. Le problème, c’est que la stratégie d’augmentation des taux ne semble pas avoir d’effet sur les taux à long terme, souligne le professeur Jean-Pierre Allégret. « Si on continue comme ça, les taux courts vont être supérieurs aux taux longs. Ce qui signifierait que les États-Unis ne maîtrisent pas leur politique monétaire ! » De fait, les Banques centrales asiatiques souscrivent à coup de milliards de dollars à des bons du Trésor américains à long terme pour empêcher l’appréciation de leur monnaie. Les intérêts contradictoires des uns et des autres empêchent toute action collective, seule en mesure d’éviter une crise. Or, « il n’y a plus de pilote dans l’avion de l’économie mondiale », déplore le professeur Allégret. « Au G7, on ne discute plus de la façon de réguler les marchés internationaux, mais de dette des pays pauvres et du développement. Il serait temps d’ouvrir ce club à de grandes puissances économiques telles que l’Inde ou la Chine », estime-t-il. S. R.

L’éclatement éventuel de la « bulle inflationniste » mondiale pourrait influer sur l’évolution du cours du dollar. Un danger notamment pris en compte par Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale américaine, car selon le professeur Jean-François Goux, « nous vivons sur une poudrière ».
Cette bulle se manifeste surtout par l’inflation de l’immobilier, un...