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Actualités - CHRONOLOGIE

COOPÉRATION - Dans le cadre de la nouvelle Politique européenne de voisinage Lancement des négociations pour un plan d’action euro-libanais

La « Task Force » de l’Union européenne chargée de la Politique européenne de voisinage a participé hier à un séminaire au Grand Sérail avec le groupe de travail interministériel coordonné par le ministère de l’Économie pour lancer officiellement les négociations d’un plan d’action de cinq ans entre le Liban et l’Union européenne. L’équipe européenne est composée d’Alan Seatter, chef de l’unité Moyen-Orient ; d’Andreas Herdina, chef d’unité de la section coordination ; de Luigi Narbone, officier politique et coordinateur général de la Politique européenne de voisinage ; de Bettina Kotzinger, responsable du desk Liban ; et d’Agnieszka Skuratowicz. La visite de la « task force » fait suite à celle effectuée les 29 et 30 septembre par la commissaire européenne aux Relations extérieures et à la Politique de voisinage, Benita Ferrero-Waldner. «L’Orient-Le Jour» a rencontré pour l’occasion le chef de cette délégation, Alan Seatter, qui explique à la fois la méthodologie de la négociation du plan d’action et l’importance de ce dernier pour le Liban. Après une première tentative avortée, il y a quelques mois, le Liban a enfin lancé officiellement le processus de négociations avec l’Union européenne pour établir un « plan d’action », c’est-à-dire un programme de projets communs qui seront mis en œuvre dans le cadre de la nouvelle Politique européenne de voisinage. « Nous sommes venus à Beyrouth à l’invitation des autorités libanaises pour lancer les négociations. Nous avons constitué une équipe de travail spécifique de cinq personnes pour mener le processus à son terme », a déclaré Alan Seatter, le chef de l’unité Moyen-Orient de la direction générale des Relations extérieures de la Commission de Bruxelles, lors d’une rencontre avec la presse. « Ce plan d’action est pour nous une sorte de feuille de route de la réforme au Liban que nous sommes engagés à soutenir sur le long terme. » L’engagement européen, réitéré à maintes reprises, ne sera toutefois pas aveugle. La principale nouveauté de la Politique européenne de voisinage, qui complète le processus euro-méditerranéen lancé il y a dix ans à Barcelone, tout en incluant d’autres « voisins » non méditerranéens de l’Europe élargie, consiste en effet à insister sur une implication réelle des pays partenaires. « Cette feuille de route doit être celle du Liban lui-même », souligne Alan Seatter, selon qui « il n’y aura pas de plan d’action si nous ne sentons pas un engagement suffisant de la part du Liban ». L’Union européenne compte ainsi tirer les leçons du passé en évitant notamment de multiplier les projets qui ne voient jamais le jour. Dans le cas du Liban, le palmarès est particulièrement frappant : sur les 250 millions d’euros qui lui ont été alloués en dix ans dans le cadre du processus euromed, seuls 80 millions avaient été déboursés effectivement fin 2004. C’est la raison pour laquelle Bruxelles insiste désormais pour que les projets choisis en commun correspondent à des priorités pour les pays concernés. « La balle est dans le camp du gouvernement libanais, nous sommes prêts à le soutenir, mais il lui appartient de définir ses priorités », déclare Alan Seatter. Concrètement, l’équipe interministérielle libanaise, dont la coordination est assurée par le ministère de l’Économie, va élaborer d’ici à un mois un projet de plan d’action, comportant une série de mesures et d’initiatives précises, qu’elle confrontera ensuite avec un projet parallèlement préparé par Bruxelles. La négociation commencera alors pour la finalisation d’un document conjoint. « Nous n’imposerons rien au Liban, mais nous n’avaliserons pas un plan d’action déséquilibré », précise Alan Seatter. Cela signifie que l’Union européenne souhaite que les réformes soient engagées dans tous les domaines-clés nécessaires au développement. Il n’est pas question de concentrer les efforts sur les aspects financiers, en oubliant la justice et les droits de l’homme, par exemple. Alan Seatter insiste par ailleurs sur l’importance du calendrier de travail, car, dit-il, « la négociation du plan d’action et les préparatifs de la conférence internationale d’aide au Liban doivent aller de pair. » Le responsable européen lance à ce propos un avertissement. « Ne pas conclure de plan d’action reviendrait pour le Liban à lancer un mauvais signal à la communauté internationale et aux investisseurs. » Cela signifierait en effet que le gouvernement n’est pas prêt à adopter des réformes structurelles. Une telle éventualité représenterait aussi un échec du partenariat entre Bruxelles et Beyrouth. Le Liban ne bénéficierait pas de l’abolition unilatérale des tarifs agricoles proposée par l’Union européenne dans le cadre des sa nouvelle Politique européenne de voisinage. « L’offre est tributaire de la conclusion d’un plan d’action », précise Alan Seatter. Le Liban serait par ailleurs exclu des programmes régionaux dans le domaine des transports, de l’énergie, de la coopération universitaire ou judiciaire, etc. De plus, il ne suffira pas au gouvernement libanais de signer un document. La mise en œuvre du plan d’action sera évaluée régulièrement par les deux parties, souligne le responsable européen. « Les rapports d’évaluation seront rendus publics. » Sibylle RIZK
La « Task Force » de l’Union européenne chargée de la Politique européenne de voisinage a participé hier à un séminaire au Grand Sérail avec le groupe de travail interministériel coordonné par le ministère de l’Économie pour lancer officiellement les négociations d’un plan d’action de cinq ans entre le Liban et l’Union européenne. L’équipe européenne est composée...