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Actualités - CHRONOLOGIE

« L’heure est à l’élaboration d’un plan de réformes » Le Liban ne doit pas s’attendre à un chèque en blanc, estime la commissaire européenne

L’Union européenne est déterminée à se tenir aux côtés de Beyrouth pour accompagner « le changement voulu par le peuple libanais », mais « le Liban ne doit pas s’attendre à un chèque en blanc », a déclaré la commissaire européenne chargée des Relations extérieures et de la Politique européenne de voisinage, Benita Ferrero-Waldner, dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour à son arrivée hier soir à Beyrouth. Madame Ferrero-Waldner effectue sa première visite bilatérale au Liban à un moment « historique » pour le pays, qui se situe « à un tournant », estime-t-elle. « Le peuple a pris sa destinée en mains, dans la rue et à travers les urnes », et l’Union européenne souhaite l’aider à « retrouver sa pleine indépendance ». Cela passe notamment par l’adoption d’un plan complet de réformes politiques, économiques et sociales, dit-elle. « Il est tout à fait naturel » que le Liban attende le rapport du chef de la commission d’enquête internationale, Detlev Mehlis, « mais il y a aussi d’autres rendez-vous fondamentaux », souligne la commissaire. « Le Premier ministre (Fouad Siniora) que j’ai rencontré à New York (lors de la réunion sur le Liban organisée à l’initiative de la secrétaire d’État Condoleezza Rice) sait que l’heure est à l’élaboration d’un plan de réformes. Je l’ai entendu en présenter les grandes lignes avec beaucoup de passion. Nous attendons désormais qu’il en précise les détails et le calendrier. » C’est sur la base d’un tel plan que se tiendra la conférence internationale de soutien annoncée pour la fin de l’année. Dans ce cadre, Madame Ferrero-Waldner rappelle que l’Union européenne exclut de participer directement à un plan financier de réingénierie de la dette publique. « La dette n’est pas tout. Il est important pour nous de contribuer à promouvoir la croissance et l’emploi. » Le soutien européen prendra surtout la forme de « projets concrets », insiste la commissaire, qui cite l’exemple de l’assistance à la formulation d’une nouvelle loi électorale à travers les recommandations de la mission de surveillance des dernières élections législatives notamment. Outre sa participation à un effort international de soutien au Liban, l’Union européenne inscrit sa politique d’accompagnement du Liban « sur la voie de la démocratie et de la prospérité » dans le cadre d’un instrument spécifique : le plan d’action. Il s’agit d’un document négocié entre Beyrouth et Bruxelles, pour mettre en œuvre la nouvelle Politique européenne de voisinage. Cette politique de voisinage a pour objectif de pousser les pays partenaires à « s’approprier » la mise en œuvre du processus euro-méditerranéen lancé à Barcelone il y a dix ans. « Désormais nous proposons à chaque pays un plan d’action taillé sur mesure », explique Benita Ferrero-Waldner. L’objectif de la visite de la commissaire européenne est ainsi de lancer les préparatifs de la négociation d’un plan d’action entre l’Union européenne et le Liban. « Vous énoncez vos priorités, et nous les accordons avec nos propres critères. » L’élaboration du plan a pris du retard, côté libanais, « en raison des difficultés qu’a connues le Liban », souligne Madame Ferrero-Waldner. Mais, d’une certaine façon, « c’est le bon moment », aujourd’hui, de lancer les discussions de façon sérieuse, dit-elle, annonçant la venue prochaine au Liban d’une mission exploratoire chargée d’entrer dans le détail du plan, avec le gouvernement libanais. « Nous attendons la formulation proposée par les autorités libanaises, mais nous veillerons aussi à la mise en œuvre de certaines de nos priorités, comme, par exemple, la réforme du système judiciaire, une étape indispensable à l’instauration d’un climat propice aux investissements. » Propos recueillis par Sibylle RIZK
L’Union européenne est déterminée à se tenir aux côtés de Beyrouth pour accompagner « le changement voulu par le peuple libanais », mais « le Liban ne doit pas s’attendre à un chèque en blanc », a déclaré la commissaire européenne chargée des Relations extérieures et de la Politique européenne de voisinage, Benita Ferrero-Waldner, dans un entretien accordé à...