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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour l’UE, fermeté et vigilance s’imposent face à Téhéran après l’élection d’Ahmadinejad Le développement d’une arme nucléaire par l’Iran est inacceptable, assène Bush

Les responsables européens ont affiché hier une prudence mâtinée d’inquiétude après l’élection du nouveau président iranien, l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, qu’ils veulent voir respecter ses obligations sur le dossier nucléaire. Washington suit également avec attention les efforts diplomatiques de l’Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne pour convaincre l’Iran de ne pas développer des armes atomiques, un sujet abordé par le chancelier Gerhard Schröder lors de sa visite à la Maison-Blanche hier. Le Premier ministre britannique Tony Blair, qui prendra pour six mois le 1er juillet la présidence de l’UE, a affirmé hier que le nouveau président iranien commettrait une « sérieuse erreur s’il pense que nous allons être mous » sur le dossier du nucléaire. Pour le haut représentant pour la Politique extérieure de l’UE, Javier Solana, « le plus important à présent est de voir comment les paroles vont se traduire en actes ». Tout en émettant des « doutes » sur le déroulement du scrutin présidentiel iranien, M. Solana a estimé qu’il n’y avait « pas de raison » pour les Européens de changer pour le moment de politique à l’égard de l’Iran. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a estimé « absolument nécessaire » de poursuivre les discussions, exprimant la disponibilité de Paris à poursuivre « un dialogue exigeant ». Parallèlement, dans l’avion l’emmenant de Berlin à Washington où il a rencontré hier le président américain George W. Bush, le chancelier allemand Gerhard Schröder a déclaré que les Européens devaient poursuivre leurs efforts de négociations avec l’Iran, estimant qu’il ne s’agit pas de refuser à l’Iran le droit à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire tout en réclamant des « garanties tangibles ». Sur la question d’éventuelles sanctions, le chancelier a estimé qu’il fallait faire attention à ce « qu’elles ne nous portent pas plus de préjudice qu’à l’Iran », en référence au cours élevé du pétrole. À Téhéran, un des négociateurs iraniens, Ali Agha Mohammadi, a assuré que « les grandes lignes de la politique étrangère du pays ne changeront pas ». La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ainsi que les services de M. Solana négocient avec l’Iran pour obtenir de la République islamique les garanties qu’elle ne fabrique pas l’arme nucléaire. La victoire de M. Ahmadinejad à la présidentielle iranienne est généralement interprétée comme un nouvel obstacle à ces négociations. « Le développement d’une arme nucléaire est inacceptable et un processus qui permettrait à l’Iran de développer une arme nucléaire est inacceptable », a affirmé M. Bush hier, à l’issue de ses entretiens avec M. Schröder. Il a toutefois souligné que son Administration continuait de soutenir l’UE dans ses efforts de négociations. En outre, deux inspecteurs de l’AIEA sont actuellement en Iran dans le cadre des contrôles des activités nucléaires de la République islamique. Schröder plaide la cause de l’Allemagne à l’Onu D’autre part, MM. Bush et Schröder ont manifesté leur volonté de consolider les relations entre les États-Unis et l’Allemagne, passablement mises à mal en 2003 par l’opposition de Berlin à la guerre en Irak, avec la réforme des Nations unies en toile de fond. M. Bush a souligné que « nous ne nous opposons à aucun pays », pour faire partie d’un éventuel Conseil de sécurité élargi, qualifiant ses discussions sur le sujet avec M. Schröder de « franches ». L’Allemagne demande à devenir membre permanent du Conseil de sécurité, sans toutefois bénéficier d’un droit de veto comme les cinq membres permanents actuels. L’Administration Bush se montrait jusqu’ici réservée face à la demande de Berlin, estimant que le Conseil de sécurité ne pourrait fonctionner avec 25 membres, comme l’envisagent certains projets de réforme. Elle entend limiter à deux, dont le Japon, le nombre de pays qui viendraient s’ajouter, sans droit de veto, aux cinq membres permanents actuels et aux dix membres non permanents. M. Schröder a déclaré que Washington et Berlin étaient « d’accord sur le fait que le moment de cette réforme est arrivé et qu’elle est nécessaire ». « Il a toujours été clair que la réforme est la priorité et ensuite les discussions sur les candidatures aux nouveaux sièges éventuels », a-t-il souligné.

Les responsables européens ont affiché hier une prudence mâtinée d’inquiétude après l’élection du nouveau président iranien, l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, qu’ils veulent voir respecter ses obligations sur le dossier nucléaire. Washington suit également avec attention les efforts diplomatiques de l’Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne pour convaincre...