Rechercher
Rechercher

Actualités

Le pape et les États-Unis avaient en commun la haine de l’empire du communisme soviétique Jean-Paul II et les présidents américains : d’accords en désaccords

Le pape Jean-Paul II a rencontré chacun des cinq présidents américains qui furent en fonction durant son pontificat, trouvant avec chacun des points d’accord, le plus évident étant la détestation de l’empire du communisme soviétique qu’il partageait avec Ronald Reagan. Jean-Paul II fut le premier pape reçu à la Maison-Blanche, en 1979, et son pontificat a également été marqué par le rétablissement en 1984 de relations diplomatiques suspendues au XIXe siècle. Lors de la première de ses 7 visites aux États-Unis, en 1979, Jimmy Carter, un fervent baptiste, était allé l’attendre sur le perron pour l’accueillir à la Maison-Blanche avec quelques mots en polonais. « Bienvenue dans notre pays, nouvel ami ! » avait lancé Jimmy Carter à l’issue d’un entretien d’une heure visiblement très chaleureux, soulignant qu’ils étaient tous deux des « êtres humains agissant chacun pour la justice dans le présent, et aspirant à un avenir commun de paix et d’amour ». L’entente semblait si bonne que dès l’année suivante, la presse soviétique accusait le pape de collusion avec les États-Unis de Jimmy Carter et de son secrétaire d’État, Zbigniew Brzezinski, lui-même d’origine polonaise. Ce soupçon a pris encore plus d’ampleur sous la présidence de Ronald Reagan, que le pape a rencontré pour la première fois le 7 juin 1982. « Tous les deux, le pape et Ronnie, ils s’impliquaient beaucoup dans la défaite du communisme », a déclaré ces derniers jours Nancy Reagan sur CNN. Selon les journalistes Carl Bernstein et Marco Politi, les deux hommes auraient même conclu une « alliance » visant au renversement de l’Union soviétique. De la pure « fantaisie journalistique », selon l’historien américain George Weigel, qui tient cependant pour établi que le président Reagan a offert au pape – qui aurait décliné l’offre – d’avoir accès aux données des services de renseignements américains. Interrogé à ce propos en 1992, le pape aurait réfuté la thèse d’une coopération active, différenciant l’action politique d’un président américain de la sienne, strictement inspirée par « un principe moral », selon l’historien. Avec le premier président George Bush, le pape n’a pas caché son hostilité à la guerre du Golfe. Le 15 janvier 1991, il lui faisait part de sa « ferme conviction que la guerre a peu de chance d’apporter une solution à des problèmes internationaux ». « Il avait cette position de principe sur l’usage de la force. Je regrette de ne pas l’avoir interrogé sur le concept d’une guerre juste », a déclaré mercredi dernier l’ancien président Bush, dans l’avion qui l’emmenait aux obsèques de Jean-Paul II. Son successeur Bill Clinton semble avoir obtenu la réponse : « Il m’a appelé spontanément un jour, sans prévenir, juste pour me demander comment ça allait en Bosnie, et si nous rassemblerions la coalition nécessaire pour intervenir et arrêter la guerre de Bosnie », a déclaré M. Clinton lors du même voyage. Pour autant, l’entente avec le président démocrate fut sérieusement entachée par des désaccords sur l’avortement. L’ancien ambassadeur américain au Vatican Ray Flynn rappelle dans son « portrait personnel » du pape deux entretiens glaciaux entre M. Clinton et Jean-Paul II, en 1993 et 1994. « Aux États-Unis, l’avortement est un sujet politique, pas un sujet religieux », aurait lancé Bill Clinton lors de leur première rencontre à Denver (Colorado, ouest) en 1993. En lui rendant hommage ces derniers jours, l’actuel président Bush a surtout souligné l’engagement du pape pour la liberté, préférant passer sous silence son opposition très publique à la guerre en Irak. « Le monde a perdu un défenseur de la liberté humaine », a estimé M. Bush, qui partageait avec le souverain pontife un engagement pour la « culture de la vie » – c’est-à-dire principalement une opposition à l’avortement, le président américain n’ayant jamais repris à son compte l’opposition de principe à la peine de mort de Jean-Paul II. Mais il a estimé samedi que Jean-Paul II, a été sous-estimé au début de son pontificat. « Beaucoup dans le monde occidental ont sous-estimé l’influence du pape », au début de son pontificat dans les années 1980. « Mais ceux qui vivaient derrière le rideau de fer avaient compris et même le mur de Berlin n’a pas résisté au souffle du pape polonais », a déclaré M. Bush dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire.

Le pape Jean-Paul II a rencontré chacun des cinq présidents américains qui furent en fonction durant son pontificat, trouvant avec chacun des points d’accord, le plus évident étant la détestation de l’empire du communisme soviétique qu’il partageait avec Ronald Reagan.
Jean-Paul II fut le premier pape reçu à la Maison-Blanche, en 1979, et son pontificat a également été...