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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON - Quand les édiles voient grand, les habitants trinquent

Qu’est-ce qui pousse un citadin à fuir la ville pour aller habiter la montagne ? L’espoir d’une vie meilleure, à quelques minutes de Beyrouth, empreinte de calme, de quiétude, de propreté. Mais parlons-en, de cette existence de cocagne ! Le calme ? Inestimable l’hiver, comparé à la cacophonie qui règne dans la capitale, mais illusoire dès l’afflux des premiers estivants dont l’agitation, le bruit et les soirées mondaines, pour le moins tonitruantes, couvrent même le chant des cigales. La propreté ? Simple illusion d’optique ! Elle n’est qu’apparente. Balayées, nettoyées, bichonnées, seules les rues principales reluisent de propreté. Que dire cependant des prés, champs et bois qui, en ce début de printemps, devraient regorger de mille couleurs chatoyantes et diffuser des arômes aussi agréables que caressants, mais qui sont envahis de papiers, sacs en plastique, bouteilles et autres déchets aussi sales que nauséabonds ? Que dire de la négligence des habitants et des promeneurs, qui, paradoxalement, clament tout haut leur rêve d’une nature immaculée ? Que dire de ceux qui ont investi tous leurs deniers, dans l’espoir de vivre dans un environnement sain, mais qui découvrent chaque matin de nouveaux immondices jetés sous leurs fenêtres ? Que dire surtout de l’indifférence d’une municipalité qui limite ses opérations de nettoyage aux artères principales, ignore les saletés qui envahissent les champs verts et fleuris et ne se prive pas de jeter, elle aussi, ses déchets dans les vallées environnantes ? La tranquillité ? À force de vous laisser tranquilles, la municipalité en oublie carrément son rôle de gardienne de la paix, laissant aux habitants le soin d’assurer leur propre sécurité. Çà et là, sévissent impunément, depuis de nombreuses années, des gangs de malfaiteurs organisés qui dévalisent commerces, voitures ou appartements, au hasard des nuits... sous l’œil indifférent de cette même municipalité ignorant les appels des citoyens excédés et inquiets. Des conditions de vie meilleures ? Certes, si on se résigne au manque d’eau potable, aux pannes d’électricité dès la moindre rafale de vent, aux odeurs pestilentielles dès que les fosses septiques débordent, sans parler de l’absence de loisirs intéressants et abordables. Mais que font les municipalités pour retenir les citadins reconvertis à la vie bucolique ? Elles se contentent de régler la circulation de temps à autre, de construire quelques jolis murs de soutènement et quelques jolis trottoirs, quitte à étouffer quelques irréductibles jolis sapins, tout en saignant à blanc les habitants des villages soi-disant huppés. Elles ne se privent pas, entre-temps, de se construire des palais d’un luxe ostentatoire, sans pour cela assurer un emploi aux villageois appauvris par le chômage, préférant recourir à une main-d’œuvre étrangère. Elles continuent de promettre monts et merveilles à des habitants dégoûtés et pas dupes, dont certains n’ont pas attendu les prochaines élections municipales pour plier bagage et s’en retourner dare-dare vivre à la ville ! Anne-Marie EL-HAGE
Qu’est-ce qui pousse un citadin à fuir la ville pour aller habiter la montagne ? L’espoir d’une vie meilleure, à quelques minutes de Beyrouth, empreinte de calme, de quiétude, de propreté.
Mais parlons-en, de cette existence de cocagne !
Le calme ? Inestimable l’hiver, comparé à la cacophonie qui règne dans la capitale, mais illusoire dès l’afflux des premiers...