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Actualités - CHRONOLOGIE

« Sans arme et sans peur », les sauveteurs militaires US flirtent avec la mort

Les hommes de la 507e compagnie ne prennent pas part au combat, mais, chaque jour, ils mettent leur vie en danger en se rendant sur les lieux les plus risqués pour sauver les soldats américains en danger. Fiers d’être « sans arme et sans peur », comme le proclame leur devise, leur plus grande inquiétude est que les blessés, qu’ils vont chercher avec leurs hélicoptères Blackhawk sur les champs de bataille à l’ouest de Bagdad, ne survivent pas au voyage. « La question qui nous taraude l’esprit est de savoir qui est sa femme, qui est sa famille », affirme le sergent-chef James Conway, un médecin militaire américain du 36e MedEvac (évacuation médicale) de la 507e compagnie. « Nous voudrions pouvoir sauver tout le monde, mais c’est impossible », regrette-t-il tout en faisant référence à ces soldats tués sur les champs de bataille et qu’il appelle « les anges ». Récemment, juste avant l’aube, ils ont été informés que deux Marines ont été sérieusement blessés par un engin explosif sur la route. Quelques minutes plus tard, un hélicoptère médical a pris les airs, escorté par un Cobra. Les conditions de vol sont loin d’être optimales, avec la brume et la poussière qui réduisent sérieusement la visibilité. Mais vingt minutes après le décollage, Conway est sur place pour conduire les blessés à l’hôpital. L’un est dans le coma et l’autre dans un état critique, souffrant d’une hémorragie interne, d’un traumatisme crânien et d’un fracture pelvienne. Les équipes de secours prennent souvent des risques. Les larges croix rouges sur leurs hélicoptères ne les protègent pas toujours quand ils survolent le désert vers la frontière syrienne ou vers les villes de Falloujah et Ramadi, qui ont été le théâtre des plus violents combats depuis l’invasion de l’Irak il y a plus d’un an. « D’une manière générale, les insurgés ne respectent pas les conventions de Genève. Ils ne prêtent guère attention à notre sigle, ils ne se soucient pas de savoir si nous transportons des soldats américains, des civils irakiens ou même un des leurs », regrette le commandant Jack Leech, qui commande la 507e compagnie. Le pilote Rodrick Peters n’oubliera jamais, ce jour d’avril, quand la guérilla a ouvert le feu sur son Blackhawk alors qu’il se préparait à évacuer un militaire blessé à Housseibah, un ville frontalière avec la Syrie connue pour être un centre de contrebande, et selon les militaires américains, un lieu d’infiltration des combattants étrangers. « Nous sommes repartis sous une pluie de balles », confie-t-il. Quatre ont touché l’appareil, dont une sous les pieds de Peters. « J’avais plus de rage que de peur. J’étais en colère car il y avait d’autres Marines blessés au sol et je devais repartir car mon hélicoptère était endommagé », ajoute le pilote. Alors que la guérilla a abattu plusieurs hélicoptères, paradoxalement le moment le plus dangereux pour lui est quand l’équipe médicale est au sol, transportant les blessés vers l’appareil. « À tout moment, ils peuvent tirer un roquette RPG ou des mortiers », explique-t-il. L’hélicoptère, lui, n’est pas armé, et les deux pilotes, le chef des secouristes et son équipe n’ont que des armes légères qu’ils peuvent utiliser seulement quand ils sont attaqués hors de l’appareil. Ils reconnaissent que parfois la peur les étreint. « Souvent, nous ne savons pas ce qui va nous arriver. Nous ne voulons pas utiliser le mot peur, mais c’est ça », confie Conway, qui effectue sa deuxième période en Irak depuis le début de la guerre l’an dernier.
Les hommes de la 507e compagnie ne prennent pas part au combat, mais, chaque jour, ils mettent leur vie en danger en se rendant sur les lieux les plus risqués pour sauver les soldats américains en danger.
Fiers d’être « sans arme et sans peur », comme le proclame leur devise, leur plus grande inquiétude est que les blessés, qu’ils vont chercher avec leurs hélicoptères...