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Actualités - CHRONOLOGIE

États-Unis - Une telle alliance s’est produite une seule fois sous le président Lincoln en 1860 Rumeurs autour d’un « ticket » choc : John Kerry et le républicain McCain

L’alliance est jugée très improbable, l’intéressé dément, mais les rumeurs sur un « ticket » formé du démocrate John Kerry et du républicain John McCain pour l’élection présidentielle américaine font le bonheur des cercles politiques de Washington. Une seule fois dans l’histoire, la présidence et la vice-présidence des États-Unis ont été occupées par des représentants des deux grands partis politiques. C’était pendant le premier mandat d’Abraham Lincoln, entre 1860 et 1864. Si elle se répétait, une telle alliance ajouterait une dimension inédite au scrutin du 2 novembre, pour lequel le président républicain George W. Bush paraît vulnérable. Le sénateur McCain, 67 ans, a répété à de multiples reprises qu’il n’était pas intéressé par le poste de vice-président, mais de hauts responsables démocrates refusent de laisser mourir les rumeurs. La sénatrice Hillary Clinton est la dernière en date à affirmer qu’un ticket Kerry-McCain ne lui poserait pas problème, au contraire. « Je suis une grande admiratrice de John McCain », a-t-elle affirmé récemment sur une chaîne de télévision. « J’en ai discuté avec lui et il m’a assuré qu’il n’était pas candidat... Mais on verra bien ce qui arrivera », a-t-elle ajouté. Même l’un des démocrates dont le nom est souvent cité pour occuper la vice-présidence, le représentant Dick Gephardt, affirme que McCain « serait accepté par le Parti démocrate » car « il dépasse les clivages entre les deux partis ». Certains estiment que l’omniprésent et dynamique sénateur McCain donnerait de l’énergie et du souffle à la campagne électorale de John Kerry, qui tarde à provoquer l’enthousiasme. La complémentarité électorale serait également géographique. John McCain est élu de l’Arizona, dans le sud-ouest du pays, place-forte des conservateurs. A contrario, John Kerry, sénateur du Massachusetts, est considéré comme le représentant typique du nord-est urbain, intellectuel et progressiste. « McCain n’apporte aucun bulletin républicain mais il peut attirer les indépendants », estime Larry Sabato, expert du Centre de politique à l’Université de Virginie. Il permettrait de « modérer l’image de gauche de Kerry ». Les deux hommes se connaissent bien et s’apprécient. Ils sont tous deux décorés de la guerre du Vietnam et se sont battus ensemble, au Sénat, sur le dossier des prisonniers de guerre. John McCain a en revanche des relations difficiles avec George W. Bush, qu’il avait défié à la primaire républicaine pour l’élection présidentielle de 2000. Ces derniers mois, il s’est montré très critique sur la politique de son Administration au sujet du plan économique mais aussi et surtout sur l’Irak. Il a ainsi mis en difficulté le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld sur le scandale des sévices infligés aux prisonniers. Malgré ces vifs reproches, McCain affirme sa fidélité politique. « Je soutiens la réélection du président Bush. Mais j’aimerais voir le Parti républicain revenir aux valeurs d’Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt ou Ronald Reagan. » De fait, le sénateur de l’Arizona, qui se présente comme « un républicain traditionnel », diverge de John Kerry sur un certain nombre de dossiers-clés, comme l’avortement, auquel il s’oppose. Dans ce contexte, un ticket Kerry-McCain est davantage « un rêve qu’entretiennent certains » qu’un scénario envisageable. Mais « dans ce monde, tout est possible », relève Larry Sabato.
L’alliance est jugée très improbable, l’intéressé dément, mais les rumeurs sur un « ticket » formé du démocrate John Kerry et du républicain John McCain pour l’élection présidentielle américaine font le bonheur des cercles politiques de Washington. Une seule fois dans l’histoire, la présidence et la vice-présidence des États-Unis ont été occupées par des...