Catastrophe naturelle - 80 villages ont été quasiment détruits dans la province de Qazvine La terre tremble en Iran : une vingtaine de morts, scènes de panique à Téhéran

Un fort séisme a fait une vingtaine de morts hier dans le nord de l’Iran et provoqué des scènes de panique jusqu’à Téhéran, dans une population encore meurtrie par le tremblement de terre survenu il y a six mois à Bam. Le tremblement de terre, dont l’épicentre a été localisé à Baladeh, à 70 km seulement au nord de Téhéran, a également fait plus de 150 blessés dans la seule province de Mazandaran, sur la mer Caspienne, a rapporté un porte-parole de la province. La télévision a par ailleurs fait état de deux autres morts et de quatre blessés dans la province de Qazvine, elle aussi voisine de Téhéran. Dans la même province, 80 villages ont été détruits entre 20 et 100 %, en a déclaré à la télévision le gouverneur, Massoud Emami. Malgré une forte magnitude de 5,5 ou 6,1 (selon les sources) sur l’échelle ouverte de Richter, on semblait loin cependant du drame de Bam quand 26 000 personnes avaient été tuées le 26 décembre par l’un des tremblements de terre les plus meurtriers du dernier quart de siècle. À Baladeh, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Jahanbakhsh Khanjani, a ainsi indiqué que « les dégâts semblent limités ». La région est montagneuse et rurale. Le séisme a cependant mis en évidence la vulnérabilité de la mégapole Téhéran. L’Observatoire des sciences de la terre de Strasbourg a pour sa part mesuré un séisme de 6,1. La télévision a fait état d’une réplique de 4,4 peu après le premier séisme. Le tremblement de terre a été ressenti dans toutes les provinces du nord. Les médias nationaux ont fait état de destructions de maisons, de routes effondrées, de lignes électriques et téléphoniques coupées. « Nous avons envoyé nos équipes dans les villages et nous attendons qu’elles rentrent pour évaluer plus précisément les dégâts », a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur. L’Iran et Téhéran se situent sur des failles sismiques très actives. Dans la capitale, l’inquiétude est d’autant plus grande qu’un séisme de grande magnitude pourrait y causer jusqu’à un million de morts, selon des experts, pour une population de 12 millions de personnes dans le grand Téhéran. La congestion de la ville, l’anarchie du plan de circulation, les doutes sur la conformité des constructions aux normes sismiques sont à l’origine de pronostics aussi alarmants. Avant Bam, une vingtaine de tremblements de terre de forte magnitude se sont produits en Iran au cours du XXe siècle, faisant plus de 140 000 morts. Depuis 1991, un millier de séismes ont fait 43 600 morts, selon des chiffres officiels, avant le désastre de Bam. Le nord et le nord-ouest du pays ont été durement éprouvés. Le 21 juin 1990, quelque 37 000 personnes ont été tuées dans les provinces de Ghilan et Zandjan par un séisme de 7,7. De nouveaux tremblements de terre ont fait un millier de morts le 28 février 1997 dans la région d’Ardébil, et 235 le 22 juin 2002 dans celles de Qazvine et Hamédan.