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SOCIAL Le savoir mis à la portée des non-voyants

Désormais, les non-voyants du Liban et de la région arabe auront accès aux mondes du savoir et du travail. Cet exploit a été rendu possible grâce à un logiciel, Jaws (Job Access With Speech), qui existait déjà sur les marchés européen et américain avant d’être arabisé au terme de deux années d’efforts déployés par la société MeDialog, en partenariat avec la Freedom Scientific, leader mondial dans le domaine. La mise sur le marché du logiciel a été annoncée hier au cours d’une conférence de presse tenue au siège de l’Ordre de la presse, en présence du président de l’Ordre, Mohammed Baalbacki, du président de MeDialog, Fouad Hassoun, et du vice-président du département de marketing international à Freedom Scientific, Tobias Winnes. À l’origine de cette idée, Fouad Hassoun. En 1986, il perd la vue suite à un attentat à la voiture piégée. Il était alors un étudiant en médecine. « Je me suis trouvé acculé, raconte-t-il. Je ne pouvais plus poursuivre mes études scientifiques, les non-voyants ne pouvant pas accéder à ces formations. C’est un problème dont souffrent d’ailleurs tous les non-voyants du Liban. J’ai eu la chance de poursuivre mes études en France, où j’ai appris à utiliser ce logiciel dans ce but. J’ai ainsi étudié les mathématiques appliquées puis je me suis inscrit à l’École supérieure de commerce à Paris. » « J’ai travaillé par la suite pendant douze années en tant qu’ingénieur informaticien dans une grande société française, poursuit-il. La technologie m’a ouvert de nouveaux horizons et j’ai pu avancer dans ma carrière. J’ai alors décidé de me lancer dans le domaine et de mettre la technologie à la portée des non-voyants. C’était en 1993. » Le projet a eu un effet boule de neige, puisque plusieurs autres sociétés d’informatique ont développé d’autres logiciels à l’intention des non-voyants. « Au cours de mes visites au Liban, j’ai constaté que les non-voyants n’avaient pas les mêmes facilités, ajoute M. Hassoun. Ils avaient des doctorats en droit, en littérature, etc. mais se trouvaient contraints d’effectuer de petits boulots, faute de mieux. J’ai décidé alors d’arabiser ces logiciels et j’ai ainsi fondé une société au Liban qui, en plus du développement des logiciels, assure des sessions d’initiation à cette technologie. » Jaws permet aux non-voyants d’avoir accès à l’Internet, au Word, à Excel, au Power Point, ainsi qu’à toute autre application de Microsoft. La personne concernée installe sur son ordinateur ce logiciel qui lui permet d’entendre ce qui est tapé sur l’écran ou de le lire grâce au braille électronique. Si le non-voyant n’a pas pu mémoriser le clavier, il peut disposer d’un clavier en braille. « Ce logiciel nous a permis de résoudre le problème de la non-communication établie entre les voyants et les non-voyants et qui demeure à mon avis le principal handicap, souligne M. Hassoun. Jaws a permis de franchir cet obstacle. » Et de préciser : « C’était un défi, parce qu’il fallait mettre à la disposition du non-voyant arabe un logiciel ayant les mêmes qualités que ceux disponibles à l’étranger. Nous avons réussi à le faire mais nous ne nous arrêterons pas là. Nous allons dans une étape ultérieure adapter ce logiciel aux ordinateurs de poche et même aux téléphones portables. » Jaws, qui coûte entre 1 000 et 5 000 dollars selon les équipements demandés, commence à être introduit dans les associations libanaises qui s’occupent de non-voyants. Des centres de formation ont également été créés en Algérie, en Tunisie, aux Émirats arabes unis et en Jordanie. Un autre centre verra le jour prochainement en Arabie saoudite. M. Baalbacki a, pour sa part, invité les ministères des Affaires sociales, de l’Éducation et de la Culture à soutenir ce projet pour permettre à un plus grand nombre de non-voyants d’y accéder. De son côté, M. Winnes a noté que ce logiciel est utilisé par des milliers d’aveugles dans le monde. N.M.
Désormais, les non-voyants du Liban et de la région arabe auront accès aux mondes du savoir et du travail. Cet exploit a été rendu possible grâce à un logiciel, Jaws (Job Access With Speech), qui existait déjà sur les marchés européen et américain avant d’être arabisé au terme de deux années d’efforts déployés par la société MeDialog, en partenariat avec la...