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Face-à-face étudiants-membres de l’amicale à l’USJ Comment la responsabilité électorale commence à l’Université

Demander des comptes aux élus et les sanctionner, si besoin est. Le problème, qui est de nature culturelle, se pose largement à l’échelle nationale, dans la mesure où ce processus, qui est à la base du système démocratique, est quasiment inexistant. C’est dans ce cadre que « Le Nouvel espace – innovation et mémoire » (Ziad Gebran, étudiant en économie), un groupe de jeunes de différentes universités, a pris l’initiative d’organiser, en collaboration avec le bureau des étudiants de la faculté des sciences économiques de l’Université Saint-Joseph (USJ), un face-à-face entre les étudiants et leurs élus au sein du bureau de l’amicale, animé par notre collaborateur José Jamhouri. Une idée originale en soi, même si le statut de l’amicale de l’USJ prévoit, à la fin de chaque année universitaire, une assemblée générale des étudiants par facultés dont l’objectif est d’évaluer le travail de leurs représentants au cours de l’année. Cette clause du statut n’est malheureusement pas respectée depuis la reprise des activités de l’amicale, en 1999. Et pour cause: les étudiants ne se présentent pas à la séance pour demander des comptes à leurs élus. Dès lors, il y a un sérieux défaut de quorum (la première année, par exemple, les étudiants de la faculté de droit qui se sont présentés à l’assemblée générale n’étaient qu’une trentaine au grand maximum) qui remet en question la totalité de la démarche. Et, partant, les bureaux de l’amicale déposent leur bilan chaque année sans avoir eu à rendre des comptes aux étudiants. Cette « confrontation » entre les étudiants et les membres de l’amicale promettait, au moins sur le plan théorique, politologique, de rattraper toutes les occasions ratées. Mais la séance n’a pas tenu toutes ses promesses, malgré la coopération d’une partie (cinq des élus se sont absentés!) de l’amicale, qui a bien voulu jouer le jeu, à commencer par le président du bureau, Karim Aboucharaf. Le problème s’est posé, une fois de plus, au niveau des étudiants : une trentaine seulement des 400 jeunes économistes concernés a assisté à la séance. Une grande partie du débat a donc été consacrée au problème de la démobilisation des jeunes, qui ne participent plus aux activités de l’amicale, quelles qu’elles soient. À titre d’exemple, l’un des membres de l’amicale, Jean Tawilé, avoue que ni les manifestations ni les activités culturelles, sociales ou politiques ont pu attirer plus que le quart des étudiants concernés. Seule la soirée organisée par les responsables estudiantins a réussi à rassembler la quasi-totalité des étudiants, a-t-il indiqué. Ce qui est significatif d’un certain état d’esprit général. Le débat Dès le départ, notre collaborateur José Jamhouri a fixé ses objectifs : « Faire du débat une sorte d’assemblée générale, même si le quorum n’est pas réuni, pour enclencher une véritable discussion de responsabilité, et ce pour la première fois ». Évoquant la responsabilité des élus vis-à-vis de leurs électeurs, mais aussi celle des électeurs vis-à-vis des élus, M. Jamhouri a demandé aux étudiants s’ils étaient en train de faire leur devoir, en définitive. Il a ensuite adressé une série de questions aux étudiants présents dans l’assistance, puis aux responsables estudiantins. Les réponses ont permis d’aborder une série de thèmes récurrents dans la dynamique de l’action estudiantine, parmi lesquels l’influence et le rôle réels des partis au niveau de la mobilisation – mais aussi de la démobilisation – sur les campus, les capacités des indépendants à pouvoir mener une action politique organisée, l’absence de continuité au sein de l’action des amicales... Le débat a rapidement débouché sur une question d’une importance capitale, relative au comportement des étudiants au moment du vote : en fonction de quel critère les étudiants élisent-ils leurs représentants ? La réponse a mis du temps avant d’émerger : ce n’est pas en fonction d’un programme ou d’une appartenance politique précise, mais plus en raison de la proximité (relations personnelles, amitié, parenté) qui existe entre l’électeur et l’élu. M. Jamhouri a soulevé la nécessité de s’éloigner autant que possible des slogans politiques pour définir l’action estudiantine des amicales au niveau de questions micropolitiques qui intéressent directement l’étudiant : revendications purement estudiantines en rapport avec l’espace même du campus, mais aussi la question de l’amendement du service au drapeau ou la mise en place d’une carte d’étudiant. Il a également proposé la tenue d’un séminaire qui regrouperait les responsables estudiantins de toutes les universités pour définir un programme de lutte contre le nouveau fléau qui touche les jeunes : le désintérêt. M.H.G.
Demander des comptes aux élus et les sanctionner, si besoin est. Le problème, qui est de nature culturelle, se pose largement à l’échelle nationale, dans la mesure où ce processus, qui est à la base du système démocratique, est quasiment inexistant.
C’est dans ce cadre que « Le Nouvel espace – innovation et mémoire » (Ziad Gebran, étudiant en économie), un groupe...