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Actualités - CHRONOLOGIE

Un peu plus de... Le film polémique et les hamburgers

Avec Michael Moore et ses différents films – Bowling for Columbine, son Fahrenheit 9/11, Palme d’or 2004, le documentaire Le monde selon Bush, les 11 réalisateurs qui se sont retrouvés dans 11’09’’01, les différents films sur la Fox, etc. – on a pris l’habitude de voir les États-Unis de George W. monter sur le bûcher de la critique. Grosso modo, on en était resté à l’après-11 septembre. Avec Super Size Me, Morgan Spurlock change un peu la donne. Certes ce sont encore les USA qui sont attaqués, mais cette fois à travers une de ses plus grandes enseignes : Mac Donald’s. On ne parle plus de guerre chimique ou de guerre terroriste, mais cette fois de guerre contre l’obésité et l’arnaque de tous les fast-foods et autres gaveurs de graisses. Après avoir vu Super Size Me, on y réfléchit à deux fois avant de pousser la porte d’un Mc Do. Pourtant, Morgan Spurlock réalise ici le rêve de tout adolescent qui se respecte : manger des hamburgers trois fois par jour ! Le concept, simple de prime abord, fonctionne à merveille. On suit avec effroi le documentariste dans ses virées « gourmandes », ponctuées d’interventions et de rencontres façon Michael Moore bien sûr. Bourré d’idées, Spurlock a enquêté avec le plus grand sérieux. Il n’a pas seulement fait le pari de manger pendant un mois tous les menus extra large de la chaîne; les interventions pertinentes sont nombreuses et le spectateur est bombardé de dizaines de chiffres et d’informations, au risque, parfois, d’éprouver un haut le cœur. Si Super Size Me s’avère extrêmement bien documenté, on regrettera qu’il ne s’intéresse qu’à Mc Do. Parce qu’ils sont nombreux les restos du genre à proposer des menus saturés en graisses et en sucres. Les chaînes de donuts, de pizzas et autres labels de hamburgers auraient pu être de la partie. Et ici au Liban, cela nous aurait bien fait plaisir de les voir, car nous sommes un des seuls pays à afficher toutes les enseignes. Burger King, par exemple, n’existe presque plus en Europe (voire plus du tout en France). On regrette donc que le réalisateur ne prenne pas le recul nécessaire à ce type d’exercice: ainsi, de voir le fondateur de la chaîne Subway inviter une jeune fille obèse de quatorze ans à ne manger que des sandwiches de sa marque pour maigrir.... difficile à avaler! Super Size Me fait, certes, souvent mouche (des Mc Do dans les hôpitaux!). Dommage que le miroir, loin de toujours atteindre la finesse escomptée, se fasse un peu trop grossissant. Mais bon, c’est un système de fonctionnement purement américain que l’on constate ici : qui penserait manger chez Mac Do à tous les repas? Un Américain bien sûr, qui ensuite flanquerait un procès à l’enseigne pour non-assistance à personne en danger et, pourquoi pas, tentative d’homicide. Il faut tout de même rester prudent face à ce genre de film, et surtout rester objectif. Allez, un Big Mac, un ! MÉDÉA AZOURI HABIB
Avec Michael Moore et ses différents films – Bowling for Columbine, son Fahrenheit 9/11, Palme d’or 2004, le documentaire Le monde selon Bush, les 11 réalisateurs qui se sont retrouvés dans 11’09’’01, les différents films sur la Fox, etc. – on a pris l’habitude de voir les États-Unis de George W. monter sur le bûcher de la critique. Grosso modo, on en était resté à...