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Crise sociale - Les chauffeurs de taxi menacent d’empêcher la circulation de toutes les plaques rouges Nouvel appel à la grève générale de la CGTL pour le 29 mai

La CGTL a rejeté hier le plafond de 23 000 livres fixé par le gouvernement comme prix des 20 litres d’essence, estimant qu’il s’agit d’un marché de dupes. La centrale a donc décidé de lancer un nouvel appel à la grève générale pour jeudi prochain. Une grève qui serait mieux préparée que celle de jeudi dernier et capable d’entraîner les deux grandes locomotives que sont les enseignants du secteur privé et les employés de banque. Les chauffeurs de taxi, de leur côté, ont annoncé d’un ton particulièrement agressif qu’ils se mobiliseront, jeudi prochain, pour le succès du mouvement. Le président de leur fédération, Abdel Amir Najdé, s’est promis d’empêcher, ce jour-là, toutes les voitures de louage de circuler. La décision de la CGTL a été prise à l’issue de la tenue d’une réunion extraordinaire de son conseil exécutif, au siège de la centrale syndicale. La CGTL a exprimé son attachement au chiffre de 15 000 LL comme prix des 20 litres d’essence, estimant amplement suffisant que l’État réalise un bénéfice net de 5 000 à 6 000 LL sur chaque bidon. Selon le président de la centrale, Ghassan Ghosn, la solution préconisée par le gouvernement est « une duperie » et consiste à éliminer du prix de l’essence le montant de la TVA perçu sur la totalité du prix du bidon d’essence. Un prix qui comprend le prix mondial et le coût du transport vers le Liban, le gain des importateurs, les taxes, le transport au Liban et la commission des stations d’essence (environ 1 dollar par 20 litres). De ce fait, M. Ghosn pense que le plafond des 23 000 livres pourrait être franchi si le prix mondial du baril de brut continuait d’augmenter, tandis que la baisse des prix permettra à l’État de rétablir la perception de la TVA. Un panier de revendications Pour le dirigeant syndical, la suspension provisoire du prix des 20 litres d’essence (qui n’est toujours pas entrée en vigueur) doit faire partie d’un panier revendicatif comprenant une révision de la politique énergétique de l’État, notamment la remise en service des raffineries de pétrole, la constitution d’une réserve énergétique stratégique, la nationalisation du secteur de l’importation ainsi que celui de la distribution. Par ailleurs, la CGTL réclame un rajustement des salaires, qui n’ont plus bougé depuis 1996, et le doublement du salaire minimum, aujourd’hui gelé à 300 000 LL. Il faut également revoir toute la politique fiscale, pense la CGTL, et augmenter la part des taxes directes dans les recettes fiscales totales, renforcer le rôle de la Caisse nationale de Sécurité sociale, relancer la consommation, lutter contre le chômage et stimuler les secteurs productifs. Enfin, M. Ghosn a demandé justice pour les chauffeurs de taxi, notamment en autorisant de nouveau l’importation de voitures diesel neuves, conformes aux normes européennes de respect de l’environnement. M. Ghosn a souligné qu’en l’état actuel des choses, le gouvernement réalise un bénéfice de 100 % sur le prix de l’essence, de sorte que le prix à l’importation parvient, plus que doublé, au consommateur. Il a critiqué le fait que, toutes les fois que le gouvernement aura à se réunir, il devra se transformer en commission d’indice du prix de l’essence. Aucun autre pays dans la région n’a relevé le prix de l’essence à la pompe, a-t-il dit, soulignant que la contrebande à partir de la Syrie est en plein essor. Des vendeurs ambulants proposent le précieux carburant sur certaines routes, dans des bidons, à un prix variant entre 16 000 et 17 000 livres, a-t-il précisé. Les chauffeurs de taxi Le président de la fédération des chauffeurs de taxi, Abdel Amir Najdé, a annoncé que les syndicats affiliés à cet organisme participeront de façon particulièrement combative à la grève générale de jeudi prochain et sont déterminés à empêcher la circulation de toute voiture de louage, véhicule de tourisme ou autobus. Il n’est pas question de permettre aux autobus de faire des affaires, au détriment des grévistes, a-t-il dit. Pour M. Ghosn, dont l’appel à la grève était nettement plus calme et respectueux des formes, il faut comprendre les chauffeurs de taxi, qui doivent s’accommoder de deux lois différentes en la matière, l’une interdisant l’usage du mazout aux voitures de louage, l’autre autorisant les autobus de plus de 25 personnes à fonctionner au mazout. Ils ne parviennent pas à s’habituer à cette injustice, explique-t-il : des autobus qui font payer le trajet 500 livres, alors qu’ils peinent, eux, à rassembler 25 000 livres par jour !
La CGTL a rejeté hier le plafond de 23 000 livres fixé par le gouvernement comme prix des 20 litres d’essence, estimant qu’il s’agit d’un marché de dupes.
La centrale a donc décidé de lancer un nouvel appel à la grève générale pour jeudi prochain. Une grève qui serait mieux préparée que celle de jeudi dernier et capable d’entraîner les deux grandes locomotives...