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Actualités - OPINION

Le gentleman’s agreement Amal-Hezbollah semble avoir fait long feu

Arraché par les décideurs, faute d’un pacte global, l’engagement pris par Amal et le Hezbollah de se livrer une compétition courtoise au Sud ne tient pas ses promesses sur le terrain. En effet, c’est dans un climat nettement tendu que la campagne électorale se déroule, dans cette région sensible. Les pulsions de concurrence acharnée sont, c’est assez normal, irrépressibles. Et pour que le calme règne, il aurait fallu tout simplement un contrat d’alliance comme en 1998. Or, après les points marqués dans les épreuves précédentes (au Mont-Liban, dans la Békaa et à Beyrouth), le Hezb a voulu mener l’expérience jusqu’au bout. Pour tester les effets de la politique d’enracinement populaire, fondée sur de régulières prestations socio-culturelles, qu’il a suivie ces dernières années. Et pour montrer, en somme, que même l’apport épisodique du Conseil du Sud, pratiquement contrôlé par Amal, ne fait pas le poids devant un suivi au jour le jour des préoccupations de la population méridionales. C’est d’ailleurs en s’inspirant de cet esprit que le Hezb a bâti sa stratégie électorale. Il a préféré, au hold-up de représentation orchestré avec Amal, se connecter avec diverses composantes locales bien implantées. Comme certains pôles politiques. Mais surtout comme les familles, qui sont naturellement en première ligne quand il s’agit des municipales, circuit à huis clos. Et cela, au nom de la gestion urbaine ou communale, du développement. Comme de ce facteur social qui prime en principe le côté politique dans une telle échéance. Cette option l’a ainsi amené à s’entendre avec des forces très éloignées de ses vues. Un rapprochement dit apolitique qui, en réalité, devrait politiquement contribuer à resserrer les réseaux d’influence hezbollahie au Sud. Le Hezb était si déterminé à suivre cette voie, qu’il a contracté divers accords ponctuels sans attendre les résultats des médiations engagées par diverses parties en faveur d’une entente avec Amal. Qui s’est retrouvé, de ce fait, devant le dilemme suivant : ou ratifier les choix de son ex-partenaire pratiquement tels quels ; ou accepter une bataille multifrontale avec des chances de succès mitigées. Bien entendu, le mouvement de Berry, qui se glorifiait jusque-là de tenir électoralement au Sud, n’a pas envisagé un seul instant de passer en second. D’où la confrontation généralisée, à quelques exceptions, à quelques îlots près. Le président de la Chambre, apparemment décontenancé, bat le rappel de toutes ses amitiés, et elles sont nombreuses, pour rétablir la situation. Ses proches ne cachent pas qu’il en veut un peu aux décideurs. Parce qu’il en attendait un mot d’ordre ferme imposant un attelage Amal-Hezbollah comme en 98. Et qu’il n’en a rien été. Pourquoi ? Pour de multiples raisons. Auxquelles les considérations d’ordre régional, où le Hezb compte beaucoup, ne sont pas étrangères. Cependant, les amalistes répètent après leur chef qu’ils ont toujours le soutien, l’amitié, des tuteurs. Mais que, comme il s’agit d’une échéance dépolitisée, ces derniers préfèrent rester à égale distance de tous. Et ne mettre la pression sur personne. Les partisans de Berry ajoutent, pour se consoler sans doute, qu’après tout Damas a fait de son mieux, en conseillant l’entente sans chercher à l’imposer. Les Syriens, confirment leurs hérauts habituels, n’ont posé qu’une condition, à tous : la sécurité reste une ligne rouge, surtout au Sud. Et il ne doit pas y avoir d’incidents déplorables, dimanche. Philippe ABI-AKL
Arraché par les décideurs, faute d’un pacte global, l’engagement pris par Amal et le Hezbollah de se livrer une compétition courtoise au Sud ne tient pas ses promesses sur le terrain. En effet, c’est dans un climat nettement tendu que la campagne électorale se déroule, dans cette région sensible. Les pulsions de concurrence acharnée sont, c’est assez normal,...