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Actualités - REPORTAGE

Sur les Campus La fièvre n’est toujours pas tombée une semaine après les manifestations

Une semaine après les incidents de la rue Huvelin et du centre-ville, l’effet des manifestations ne s’est toujours pas estompé. En effet, les heurts entre les forces de l’ordre et les étudiants devant le portail du campus des sciences sociales de l’Université Saint-Joseph (USJ) et la répression contre les étudiants aounistes (accompagnés d’ailleurs par les responsables estudiantins de l’USJ et d’un groupe de partisans des Forces libanaises) dans les ruelles du centre-ville ont créé un climat de tension, nettement perceptible sur les campus, où le mouvement estudiantin milite en faveur de la fin de la tutelle syrienne. Trois éléments prouvent l’existence de cette tension, que plusieurs médiateurs tentent par ailleurs d’apaiser, sinon de mettre en veilleuse, du moins pour franchir le cap des élections municipales, un consensus général sur lequel est d’ailleurs convenue la majorité des courants de l’opposition : – Le Parti national libéral, les Forces libanaises, la base Kataëb et le Courant patriotique libre ont observé hier un sit-in à l’Université du Saint-Esprit Kaslik (Usek) pour protester contre « la répression brutale par les forces de l’ordre des manifestations du centre-ville et de l’USJ ». Les étudiants ont également cherché à transmettre un message selon lequel les médias n’ont pas montré l’essentiel de la brutalité de la répression par les forces de l’ordre dans les bulletins d’information. C’est pourquoi ils ont organisé hier une exposition de photographies prises sur le vif lors de la manifestation de vendredi dernier. – Certains étudiants à l’USJ ont guetté mercredi l’arrivée sur le campus du président de la République, le général Émile Lahoud, au moment où le président hongrois Ferenc Mädl devait donner une conférence. L’objectif était de dénoncer spontanément devant le chef de l’État, d’une manière civilisée et pacifique, l’interdiction de manifester et la répression des jeunes. Mais le président Lahoud n’a pas assisté à la conférence et a dépêché un ministre pour le représenter. L’initiative des étudiants n’avait donc plus lieu d’être. – Enfin, « last but not least », le mohafez de Beyrouth a pris la décision, mercredi, d’interdire le festival de la « Saint-Joseph », organisé par les amicales estudiantines de l’USJ. Une première dans l’histoire de ce festival, qui existe depuis bientôt cinq ans et au cours duquel la rue Monnot devient piétonne l’espace d’une nuit pour laisser la place à des concerts et à une grande fête musicale. Selon les milieux estudiantins de l’USJ, où la rumeur s’est répandue mercredi comme une traînée de poudre, provoquant une réaction d’irritation et de révolte, le mohafez aurait justifié sa décision par sa crainte de voir le festival se transformer en un mouvement de protestation. Ce qui n’a jamais été le cas au cours des années précédentes, les amicales estudiantines s’étant toujours gardées de politiser cet événement. Quoi qu’il en soit, la décision du mohafez a désagréablement surpris les étudiants, les poussant à se poser des questions sur la nature du message que le ministère de l’Intérieur cherchait à transmettre à travers cette initiative. Cependant, et toujours selon des sources estudiantines, le rectorat de l’USJ devait intervenir incessamment, via un professeur, auprès du ministre de l’Intérieur Élias Murr pour régler le différend et permettre au festival de se dérouler normalement. L’affaire serait donc, en principe, sur le point d’être réglée. Ainsi, la fièvre n’est-elle toujours pas tombée dans les milieux estudiantins, malgré les efforts déployés pour l’instant par les responsables des sections estudiantines au sein des courants de l’opposition pour garder les revendications des jeunes loin de la rue. Ce qui n’implique un gel de l’action hostile à la tutelle syrienne et au pouvoir en place. Seulement, les moyens de manifester cette opposition pourraient emprunter, à très court terme, des canaux différents, encore à l’étude. Sauf si le pouvoir crée une nouvelle situation objective, qui pourrait inciter les jeunes à descendre dans la rue, comme par exemple l’annulation des élections municipales. Michel HAJJI GEORGIOU Les étudiants qui souhaitent s’exprimer sur les problèmes estudiantins doivent adresser leurs commentaires par fax (01/360390) ou par mail: redaction@lorientlejour.com

Une semaine après les incidents de la rue Huvelin et du centre-ville, l’effet des manifestations ne s’est toujours pas estompé. En effet, les heurts entre les forces de l’ordre et les étudiants devant le portail du campus des sciences sociales de l’Université Saint-Joseph (USJ) et la répression contre les étudiants aounistes (accompagnés d’ailleurs par les...