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Vie politique - La députée de Zghorta se déchaîne contre Frangié René Moawad est mort parce qu’il était « made in Lebanon », affirme Nayla Moawad

Nayla Moawad, députée de Zghorta et l’un des piliers de l’opposition parlementaire, s’est déchaînée hier contre le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, l’accusant notamment de manquer de « politesse » lorsqu’il évoque la mémoire de son mari, le président assassiné René Moawad. M. Frangié avait récemment ironisé sur la candidature de sa rivale de Zghorta à l’élection présidentielle, celle-ci affirmant qu’elle était pour un président « made in Lebanon ». Il avait répliqué en se demandant si René Moawad était lui-même « made in Lebanon » « Je ne peux qu’éprouver de la tristesse quand je vois à quel point le ministre Frangié a perdu le sens de l’équilibre », a déclaré Mme Moawad à la presse qui l’interrogeait au siège du Parlement. « Il est d’abord apparu à la télévision, dans le cadre de l’émission Kalam en-nass (LBCI) pour m’accuser d’avoir conclu des marchés secrets avec la Syrie. J’avais réclamé à cette occasion qu’il divulgue à l’opinion publique les informations dont il dispose à cet égard. Il est alors revenu pour dire qu’à sa connaissance, j’entretenais des relations avec la Syrie, comme s’il avait découvert la poudre », a-t-elle ajouté. « Bien sûr que j’ai des relations avec la Syrie et ce sont des relations historiques. Que le ministre Frangié se rassure : je n’ai jamais considéré qu’avoir des liens avec la Syrie était un chef d’inculpation », a poursuivi Mme Moawad. « Nous n’avons jamais préconisé la rupture des relations avec la Syrie. Nous appelons tout simplement à un rééquilibrage de ces relations, nous aspirons à les dégager de la logique de la tutelle et de la satellisation afin d’établir un véritable partenariat servant les intérêts des deux pays et respectant la souveraineté, l’indépendance et la liberté de décision », a-t-elle souligné. « Je l’ai dit et je le répète : Le Liban ne saurait être gouverné contre la Syrie, mais il ne faut pas non plus qu’il soit gouverné à partir de la Syrie, comme c’est le cas actuellement. » « En fin de compte, a encore dit la députée, le problème de M. Frangié n’est pas avec moi personnellement. Son problème, c’est qu’il est incapable de concevoir le Liban en tant que nation souveraine, indépendante et libre de toute tutelle. Il voit le Liban comme une scène de théâtre sur laquelle les acteurs de l’extérieur, que ce soit la Syrie, la France ou les États-Unis, se livrent des batailles par le biais de leurs instruments locaux », a-t-elle accusé. « Nous avons payé, nous Libanais, le prix fort pour avoir servi de tranchées et de lignes de démarcation et pour avoir puisé nos forces auprès de l’étranger, quel qu’il soit, dans le but d’avoir une place dans l’équation intérieure libanaise », a-t-elle noté. « Il est temps que nous sortions de cette logique et que nous édifions un État dans tous les sens du terme, un État dans la construction duquel les Libanais se sentiraient partenaires et libres », a lancé Mme Moawad. Au sujet des propos de M. Frangié sur le président René Moawad, elle a dit : « Je regrette de constater que le ministre Frangié est perturbé au point où il ne respecte même plus un minimum de politesse lorsqu’il évoque la mémoire d’un chef d’État mort pour sa patrie. » « Monsieur le ministre, René Moawad est mort parce qu’il était précisément “made in Lebanon”. Il a été assassiné parce qu’il a toujours refusé de se mettre au service de l’étranger et d’y puiser sa force et a au contraire essayé de jeter des ponts entre les Libanais », a-t-elle lancé à l’adresse de M. Frangié. « Sa présidence était placée sous le signe de l’entente et de la coexistence, comme alternatives aux alliances de l’extérieur. Son objectif était de recouvrer le pouvoir de décision des institutions libanaises loin de toute tutelle. René Moawad représentait une garantie libanaise pour l’entente, avec un soutien arabe et international. Et je n’ai pas besoin de préciser à Monsieur le ministre qu’en tuant Moawad, on a tué cette garantie, ce qui a permis ensuite que l’entente nationale soit contrariée », a-t-elle souligné. À la question de savoir si elle maintenait sa candidature à la présidence de la République, elle a répondu : « Je n’ai pas d’autre choix, parce que je porte le message et la cause de René Moawad et parce que je suis convaincue que par le biais de la réconciliation et de l’entente entre les Libanais, nous pouvons bâtir une nation sur des bases saines. Faute de quoi, c’est la mentalité du vainqueur et du vaincu et la doctrine des citoyens de première et de seconde classe qui triompheront. »

Nayla Moawad, députée de Zghorta et l’un des piliers de l’opposition parlementaire, s’est déchaînée hier contre le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, l’accusant notamment de manquer de « politesse » lorsqu’il évoque la mémoire de son mari, le président assassiné René Moawad.
M. Frangié avait récemment ironisé sur la candidature de sa rivale de Zghorta...