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Conseil des ministres - Lahoud refuse à Siniora l’autorisation d’intervenir sur le projet Sannine Électricité : ENEL sommé d’assurer la continuité du service public

C’est au prix de nouveaux reports que le climat de paix armée entre le chef de l’État et le Premier ministre a été préservé hier, et que le Conseil des ministres a pu tenir, dans un calme relatif, sa séance hebdomadaire. C’est ainsi que, une fois de plus, le calendrier d’exécution des projets du CDR a été reporté et que les dossiers des décharges publiques et des contractuels de l’Éducation nationale subissaient le même sort. « Décisions ? Quelles décisions ? » a ironisé l’un des ministres présents en fin de réunion, en réponse aux questions des journalistes. Même le Premier ministre devait s’y mettre. Relancé par les journalistes qui le pressaient de dire quelles résolutions avaient donc été prises, M. Hariri a rétorqué, songeur : « Bonne question. » Notons toutefois que la cérémonie d’adieux organisée pour le président hongrois, à 15 heures, à l’issue d’une visite de trois jours, a fourni au président de la République une excuse valable pour lever la séance, alors même que M. Ghazi Aridi soulevait l’affaire de la déclaration faite par Condoleezza Rice, conseiller du président Bush pour les affaires de sécurité nationale, à l’ambassade du Liban à Washington. Par ailleurs, si l’examen de certains grands dossiers a été reporté, d’autres décisions importantes ont été prises, sur l’impulsion du chef de l’État. Ainsi, sur demande de ce dernier, le ministre des Transports a précisé que, conformément à une décision du Conseil des ministres, une superficie de 400 mètres carrés a été réservée, dans la zone franche de l’aéroport, aux produits industriels libanais, ainsi qu’une superficie de 200 mètres carrés supplémentaires en dehors de la zone en question. Le chef de l’État a ensuite demandé au ministre des Télécoms de veiller à ce que les radios FM illégales, dont les fréquences interfèrent avec celles de l’AIB, soient fermées dans un délai maximum de deux semaines, en coordination avec le parquet de la cour d’appel. Le président Lahoud a par ailleurs demandé qu’une séance spéciale du Conseil des ministres soit consacrée aux dépenses publiques sur la location de bâtiments (à titre d’exemple, M. Issam Farès a révélé que l’État paie un loyer annuel de 15 milliards de livres à la société Solidere pour l’immeuble de l’Escwa), et aux solutions de rechange qui leur seraient trouvées. Enfin, M. Lahoud a demandé que les voyages officiels à l’étranger soient restreints aux congrès de la Ligue arabe et de l’Onu, soulignant que les ambassadeurs du Liban à l’étranger sont à même de représenter le Liban dignement. Le CDR fait antichambre Le Conseil des ministres, qui s’est réuni trois heures durant, a donc reporté, faute de temps, l’examen du calendrier d’exécution des projets, établi par le CDR pour la seconde semaine consécutive. Le président de cet organisme et ses adjoints, venus exposer ce calendrier, ont donc fait antichambre en vain. Une séance spéciale du Conseil des ministres lui sera consacrée, a expliqué en fin de réunion le ministre de l’Information, Michel Samaha. Le Conseil des ministres a par ailleurs entendu les explications de M. Ayoub Hmayed au sujet du litige financier qui oppose l’EDL à la société ENEL, chargée de la gestion et de l’entretien des centrales de Zahrani et de Deir Ammar. M. Hmayed a été chargé de suivre ce dossier, à charge de faire comprendre à la société que le principe de la continuité du service public devait être respecté, sous peine de sanctions financières. On sait qu’ENEL a accordé à l’EDL un préavis expirant samedi matin pour le paiement des arriérés que l’office lui doit, faute de quoi il suspendrait les travaux d’exploitation et de gestion des centrales. Ces arriérés ont été suspendus en raison des négligences reprochées à ENEL par l’office, qui ont été évaluées à 3,2 millions de dollars. Par ailleurs, le Conseil des ministres a demandé à M. Hmayed de procéder le plus rapidement possible à l’ouverture des plis de l’adjudication relative à la privatisation de la gestion de ces centrales. Le délai légal pour la remise des plis expire aujourd’hui. Le mirifique projet touristique Sannine de 1,4 milliard de dollars a reçu sa part de discussions, mais aucun consensus n’est encore apparu entre les positions divergentes, à son sujet, du chef de l’État et du Premier ministre. Alors que M. Hariri estime que ce projet contredit les dispositions de la loi sur la propriété des étrangers et exige donc une loi spéciale, le président Lahoud pense que la question n’est pas du ressort du Conseil des ministres et que s’il existe un problème juridique, c’est à la justice de trancher. Le projet est libanais, les actionnaires aussi et les terrains des biens-fonds privés, je ne vois pas pourquoi le responsable du cadastre ne les enregistrerait pas, a affirmé en substance le chef de l’État, qui a refusé au ministre des Finances, Fouad Siniora, le droit de résumer son point de vue à ce sujet, contenu dans une étude qu’il se proposait de soumettre à l’approbation du gouvernement. En fin de compte, les avis sont restés partagés et MM. Hariri, Bahige Tabbarah, Samir el-Jisr et Siniora, auxquels se sont joints les ministres du bloc Walid Joumblatt, Marwan Hamadé, Abdallah Farhat et Ghazi Aridi, ont exprimé leurs réserves au sujet du projet. Se rangeant à l’avis du chef de l’État, le vice-président du Conseil, Issam Farès, a également estimé que le responsable du cadastre devait assumer ses responsabilités et que c’était à lui de décider si, oui ou non, au regard de la loi et des prérogatives qui sont les siennes, il devait enregistrer les terrains au nom de la société Sannine. La question de l’instauration d’une ligne directe entre le Liban et le Brésil a été soulevée par le chef de l’État, mais la décision à ce sujet ne sera prise qu’à la lumière d’une étude de faisabilité effectuée par la MEA et le ministère des Transports. Enfin, le Conseil des ministres a consenti une avance de 1 milliard de livres au ministre de l’ Intérieur, à valoir sur le montant de 20 milliards prévu au budget 2004 pour l’organisation des élections municipales.

C’est au prix de nouveaux reports que le climat de paix armée entre le chef de l’État et le Premier ministre a été préservé hier, et que le Conseil des ministres a pu tenir, dans un calme relatif, sa séance hebdomadaire. C’est ainsi que, une fois de plus, le calendrier d’exécution des projets du CDR a été reporté et que les dossiers des décharges publiques et des...