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Actualités - OPINION

Présidentielle - Initiative d’Amine Gemayel L’opposition tente d’aborder l’échéance en rangs unis

Dans aucune des épreuves électorales franchies ces dernières années, l’opposition de l’Est n’a réussi à se montrer vraiment unie. Pour le prochain test capital de la présidentielle, le président Amine Gemayel déploie une initiative de rassemblement. Visant à la désignation d’un candidat unique, en base d’un programme politique complet. Cette mission de « recimentation » est rendue difficile par les contradictions qui ont éclaté à l’occasion des municipales. Et par les joutes qui ont suivi même les résultats. Les convulsions ont miné les forces du principal regroupement opposant, la Rencontre de Kornet Chehwane. Qui apparaît désormais comme ayant besoin de se restructurer, si elle veut avoir quelque chance de concrétiser le slogan de changement de pouvoir qu’elle réclame en chœur. Il est évident que, sous cet angle précis, tout doit d’abord passer par la présidentielle prévue dans six mois. En effet, c’est seulement au cas où l’on assisterait à l’avènement d’un chef de l’État présentant les qualifications requises que les réformes politiques, administratives (dont la décentralisation) et socio-économiques pourront être enclenchées. Parallèlement à l’élaboration d’un code électoral assainissant, équilibrant les législatives pour une véritable représentation de proximité. Par contre, si un tel pôle ne devait pas être élu, il est évident que le plan de changement global défendu par l’opposition resterait lettre morte. Dans ce cadre, Kornet Chehwane mais aussi les autres forces politiques locales sont invitées à se focaliser avec beaucoup de sérieux sur la présidentielle. Puisqu’elle conditionne, à tout égard, l’avenir du pays. La Rencontre doit certes s’entendre pour soutenir un seul et même candidat. Elle doit également tenter de le faire adopter par d’autres. Afin qu’il y ait une mobilisation générale en vue de répondre aux aspirations réformatrices de la population, victime du statu quo. L’enjeu est si important qu’en cas d’échec, Kornet Chehwane n’aurait pratiquement plus de raison d’être. Cela vaut aussi, d’ailleurs, pour d’autres courants. Et il faudrait alors, sans doute, un aggiornamento en profondeur afin de créer une nouvelle force d’opposition, chapeautée par une direction différente, pour limiter les dégâts. Et tenter de redresser la barre. Dans cette perspective, les éléments qui militent pour l’unification des rangs font valoir qu’il faut tout de suite dépasser les péripéties et les résultats des municipales. Car il n’est pas important d’en établir le bilan en termes de gains ou de pertes, étant donné que la présidentielle compte infiniment plus. Non pas pour y remporter une victoire d’amour-propre. mais parce que l’intérêt bien compris du pays se trouve dans la balance. Le Liban aurait en effet de la difficulté à s’en tirer s’il n’a pas à sa tête un président à la hauteur. Qui puisse faire face aux défis, aux dangers régionaux. Comme à une situation interne doublement désastreuse sur le plan socio-économique et sur le plan institutionnel. Dans ce domaine, il faut des élections législatives équilibrées débouchant sur l’entente nationale, via la libération du Dr Samir Geagea et le retour du général Michel Aoun. Des élections accompagnées de la mise en route de la décentralisation administrative. Ainsi que de l’activation du comité national chargé de préparer l’abolition du confessionnalisme politique, en application de Taëf. Cependant, certains estiment que le ralliement commun à ce que l’on appelle les constantes nationales suffit. C’est-à-dire qu’à leur sens, l’opposition devrait éviter de se fixer comme objectif préliminaire l’établissement d’un programme détaillé. Car cela pourrait provoquer des frictions entre ses membres. Dans le même esprit, ces pôles pensent que les opposants ne doivent pas réfléchir dès maintenant aux législatives. Ni jeter de premiers ponts d’alliances dans cette perspective, toujours parce qu’il y aurait des risques de tiraillements. À leur avis, il faut se concentrer uniquement sur la présidentielle. Ce qui est déjà assez difficile en soi, il faut bien le reconnaître. Car chaque composante de l’opposition a ses propres vues sur le candidat qui devrait être retenu. Sans compter qu’il faut également savoir traiter la question des grands électeurs étrangers. Pour tenter, éventuellement, d’infléchir leurs options. En faveur d’un nouveau président qui répondrait aux critères requis par l’intérêt national libanais. Et qui inspirerait confiance, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Une source religieuse souligne à ce sujet que l’Assemblée des évêques maronites a défini ces critères. De ce fait, si un mauvais choix devait être fait, la responsabilité en incomberait aux grands électeurs et non à Bkerké ou à l’opposition. De son côté, le patriarche Sfeir indique, devant ses visiteurs, que le rôle de la Syrie dans la présidentielle est une réalité (sous-entendu incontournable). Et qu’il faut espérer qu’elle saura faire le bon choix. L’opposition de l’Est pourrait y contribuer en ouvrant des lignes avec Damas, estiment certains. Émile KHOURY
Dans aucune des épreuves électorales franchies ces dernières années, l’opposition de l’Est n’a réussi à se montrer vraiment unie. Pour le prochain test capital de la présidentielle, le président Amine Gemayel déploie une initiative de rassemblement. Visant à la désignation d’un candidat unique, en base d’un programme politique complet.
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