Détenus en Syrie Solida soulève le cas de Georges Chalaweet

Les autorités syriennes ont, une fois de plus, reconnu la détention au secret de Georges Ayoub Chalaweet, l’un des prisonniers libanais en Syrie, a estimé l’association franco-libanaise Solida (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement). Solida, qui a réclamé « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les Libanais qui se trouvent prisonniers en Syrie », a indiqué qu’elle poursuivait sa campagne pour la libération de Georges Ayoub Chalaweet, « enlevé à Beyrouth en 1994 et transféré illégalement en Syrie où il est détenu, sans aucune visite de sa famille depuis 1998 ». « Au niveau international, sa détention a été déclarée arbitraire par le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’Onu lequel a demandé à la Syrie de “prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation (avis n° 17/2002, du 29 novembre 2002, Syrian Arab Republic). Solida a récemment sollicité l’intervention de l’ensemble des députés français en faveur de M. Chalaweet, et de très nombreux députés ont écrit au président Assad, à l’ambassade de la République arabe syrienne à Paris et au ministère français des Affaires étrangères pour réclamer sa libération », a indiqué le mouvement dans un communiqué. « L’ambassadrice de Syrie à Paris, Mme Siba Nasser, a répondu par courrier à plusieurs députés – sa dernière lettre remontant au 19 avril 2004 –, donnant les informations suivantes : “– Georges Chalaweet a été arrêté le 4 mai 1994 pour avoir commis plusieurs crimes, dont celui d’espionnage ; “– après avoir été cité devant le tribunal compétent, il a été condamné à 15 ans de réclusion, peine qu’il purge actuellement”. Elle contredit les déclaration de la mission de Syrie à Genève, laquelle affirmait dans un courrier daté du 25 septembre 2002 que Georges Chalaweet avait été arrêté en “1992, suite à un accident de la circulation provoqué intentionnellement” et que Georges Chalaweet avait “écopé de vingt ans de prison”. Tout aussi aberrant, alors que la mission de Syrie à Genève parle du “ressortissant libanais Georges Chalaweet”, l’ambassade de Syrie à Paris affirme que celui-ci est “né au Liban en 1962, originaire de la région de Soueida et de nationalité syrienne” », a poursuivi Solida. Et de conclure : « La Syrie s’empêtre dans ses contradictions : elle ne sait plus quand ni pourquoi Georges Chalaweet a été arrêté, et à lire les lettres des autorités “compétentes” syriennes, on se demande même si elles savent de qui il s’agit exactement. Une chose est sûre : Georges Chalaweet croupit depuis 10 ans parmi les dizaines de Libanais dont les autorités syriennes ont fini par totalement oublier l’identité, voire l’existence. Peut-être, à force de mentir sur le sujet, de nier les détentions et de falsifier l’identité de leurs victimes, les responsables syriens ont-ils réussi à se convaincre que le problème n’existait pas. »