EN DENTS DE SCIE - Les 7 boules de cristal

Vingtième semaine de 2004. Si elles avaient pu répondre aux questions des Libanais ces sept derniers jours, les dames Soleil auraient fait fortune. Les nouveaux membres du conseil municipal de Beyrouth sauront-ils dire non à Rafic Hariri lorsqu’il le faudra ? Est-ce que Karim Pakradouni était sérieux lorsqu’il a donné au lendemain du 9 mai et très publiquement des conseils à l’opposition dans la capitale ? Damas souhaite-t-il réellement équilibrer les leaderships au sein de la communauté chiite libanaise, à une semaine des élections au Sud ? Le Hezbollah s’arafatisera-t-il, fort de la légitimité des urnes ? Le Liban a-t-il davantage besoin de Hassan Nasrallah que de Nabih Berry ? Walid Joumblatt acceptera-t-il de jouer les médiateurs œcuméniques et de réconcilier Kornet Chehwane avec les aounistes, Kornet Chehwane avec Kornet Chehwane ? Y aura-t-il un jour une véritable opposition au Liban ? Ayoub Hmayed sait-il qu’il est le ministre de l’Énergie et que l’essence a bondi de mille livres en une semaine ? Le peuple libanais aura-t-il un jour la force du peuple indien, sa Sonia Gandhi ? Les sanctions US contre Damas sauront-elles s’arrêter au poste-frontière de Masnaa ? Émile Lahoud rempilera-t-il à Baabda ? Vingtième semaine de 2004. « Il n’est évidemment pas possible de rester dans un pays où nous ne sommes pas les bienvenus », a dit le proconsul US à Bagdad, Paul Bremer. Il est des réponses, même tardives, même étrangères, ahurissantes d’universalité. Ziyad MAKHOUL