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L’aide continue de s’accroître sur fond de tensions entre pays donateurs

Quatre jours après le raz-de-marée qui a dévasté plusieurs pays d’Asie, l’aide mondiale, dont le montant atteint 500 millions d’euros selon le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, continuait de s’accroître mais restait encore très en dessous des besoins, alors que des tensions se sont fait jour au sein des pays donateurs. La catastrophe naturelle n’aura pas permis de mettre en sourdine les discordes internationales. Au contraire. Des tensions sont en effet ouvertement apparues entre les pays donateurs après l’annonce, mercredi, par le président américain George W. Bush, que les États-Unis, l’Australie, le Japon et l’Inde allaient prendre la tête d’une coalition pour coordonner les secours, un rôle habituellement dévolu à l’Onu. La France – accusée de pingrerie en matière d’aide humanitaire par un dirigeant américain – a pris acte de la proposition, tout en ajoutant qu’aux côtés d’une telle « coalition de l’action humanitaire » il fallait « une autre coalition internationale contre la pauvreté ». Hier, revenant sur le sujet de la « pingrerie », le puissant New York Times a stigmatisé cette fois les États-Unis, soulignant que les 35 millions de dollars d’aide annoncés ne sont « qu’une goutte d’eau de misère dans l’océan ». Reste que jour après jour, la communauté internationale réalise l’ampleur du désastre et les crédits désormais consentis sont sans comparaison avec les sommes allouées au début par les pays les plus riches du monde, qui souvent n’excédaient pas quelques centaines de milliers de dollars ou d’euros. À quoi s’ajoutait toutefois l’envoi – qui se poursuit – de dizaines d’avions convoyant des équipes de secours et des matériels divers (nourriture, vêtements, équipements de purification de l’eau, médicaments). Dès lundi pourtant, au lendemain de la catastrophe, l’Onu avait chiffré à des milliards de dollars le coût des destructions. Désormais, c’est en millions, voire dizaines de millions, que l’aide vient des gouvernements et de nombreuses ONG (organisations non gouvernementales) qui ont lancé des collectes de fonds partout dans le monde. Hier soir, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un appel à une aide de 40 millions de dollars destinée aux besoins sanitaires immédiats de quelque trois à cinq millions de survivants de la catastrophe. Sans surprise, en tête des donateurs, on trouve les pays les plus développés de la planète : États-Unis (26 millions d’euros), Pays-Bas (27 ME), Union européenne (20 ME), Japon (29 ME), Canada (21,5 ME), Royaume-Uni (21,3 ME), Australie (20 ME), France (22,1 ME, et 20 autres promis hier pour la prévention des épidémies). Mais au bas de la liste sont aussi présents des pays connaissant de grandes difficultés économiques, comme la Roumanie et le Cambodge, qui ont débloqué chacun 30 000 euros. Le cas de la Suède est particulier : plus gros donateur actuel, avec 55 millions d’euros en aide « d’urgence initiale », elle est l’un des pays occidentaux les plus touchés, entre 1 000 et 4 500 de ses ressortissants manquant toujours à l’appel. En soirée, les Nations unies ont annoncé que la Banque mondiale allait débloquer 250 millions de dollars d’aide. S’ajoutent les contributions très importantes d’ONG. En Grand-Bretagne, douze organisations caritatives ont déjà recueilli 21,3 ME, soit l’équivalent des crédits alloués par le gouvernement. « Nous avons eu une bonne réponse » à l’appel pour secourir les victimes, a déclaré hier le secrétaire général de l’Onu lors d’une conférence de presse. La communauté internationale prend aussi conscience que les pays touchés devront faire l’objet de facilités financières sur le long terme. Washington a fait savoir qu’il était favorable à des mesures d’allègement des dettes de ces pays, les plus importantes étant celles de l’Indonésie (130,8 milliards de dollars), de l’Inde (82,9 MD) et de la Thaïlande (58,2 MD). L’Allemagne et la France ont, pour leur part, proposé un moratoire sur la dette des pays les plus touchés, notamment l’Indonésie, dossier qui pourrait être abordé dès le 12 janvier lors d’une réunion du Club de Paris (organisme réunissant les 19 principaux créanciers publics, c’est-à-dire les pays les plus riches).
Quatre jours après le raz-de-marée qui a dévasté plusieurs pays d’Asie, l’aide mondiale, dont le montant atteint 500 millions d’euros selon le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, continuait de s’accroître mais restait encore très en dessous des besoins, alors que des tensions se sont fait jour au sein des pays donateurs.
La catastrophe naturelle n’aura pas...