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Actualités - OPINION

Tribune Service militaire. Encore!

Le Premier ministre a déclaré le 14 courant : « Nous ne pouvons abolir directement le service militaire parce que l’armée en a besoin ». (L’Orient-Le Jour du 15/12/04, p.2). On se demande quel est ce besoin : est-ce former les jeunes conscrits comme ordonnances et chauffeurs de gradés ? Nous prenons la liberté de reporter les gouvernants au rapport de la IVe Conférence internationale sur les économies et les finances des pays du Moyen-Orient qui s’est tenue à Beyrouth en juin 2002 (L’Orient-Le Jour du 8/06/02, p.6, avec la manchette « Le Liban a un budget militaire disproportionné»), où il est dit : « Paradoxalement, alors que les pays du monde entier... ont effectué des coupes importantes dans leur budget militaire et procédé à des réductions dans leurs personnels affectés à la défense, le Liban a continué à accroître son budget militaire et à enrôler plus de soldats .» À cet égard, il convient de rappeler que la presse a mentionné à plusieurs reprises, sans recevoir aucun démenti, que le budget de la défense, dans ses divers chapitres, totalise 25 % de l’ensemble du budget de l’État. Et même un lecteur avait posé, sans jamais recevoir de réponse, la question suivante à qui de droit : « Dans quel pays non totalitaire, le contribuable supporte une charge aussi lourde que le Libanais ? » Par ailleurs, les gouvernants ne devraient-ils pas avoir égard au côté financier du problème ? Ne sont-ils pas angoissés, comme nous, par les sévères avertissements de la Banque mondiale qui, par la bouche de son délégué François Bourguignon, a déclaré que « la dette libanaise est jugée totalement insoutenable »? Et qu’il s’est montré sceptique à l’égard de l’allégation, par le côté libanais, d’avoir contracté des « engagements prometteurs », rappelant que « de précédents engagements similaires n’ont pas été tenus »? (L’Orient-Le Jour du 15/12/04, p.8). Le gouvernement qui avait, sous des pressions extérieures connues, introduit autrefois le service militaire se contente aujourd’hui d’en réduire la durée à six mois, solution boiteuse « à la libanaise », alors que la seule solution adéquate et juste est de faire droit aux innombrables demandes et de le supprimer. Mais, en s’obstinant dans sa démarche hésitante, il continue à gâcher une année entière de l’avenir d’une jeunesse qui ne cesse de crier son désarroi. Albert SARA
Le Premier ministre a déclaré le 14 courant : « Nous ne pouvons abolir directement le service militaire parce que l’armée en a besoin ». (L’Orient-Le Jour du 15/12/04, p.2). On se demande quel est ce besoin : est-ce former les jeunes conscrits comme ordonnances et chauffeurs de gradés ?
Nous prenons la liberté de reporter les gouvernants au rapport de la IVe Conférence...