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Ceux qui ont vu… et les autres (Photo)

Tous les doutes soulevés par les signes de Béchouate, toutes les interrogations, tous les pointillés qu’il faut bien remplir, au nom du bon sens, de la raison ou de la science, n’ébranlent qu’une seule catégorie de personnes. Celle des observateurs ou fidèles qui «n’ont pas vu». Les autres, les milliers de fidèles qui ont bénéficié de signes ou de guérisons éclatants, sont pour la plupart dans l’attitude de cet aveugle de naissance guéri par Jésus, dont parle un passage de l’Évangile selon saint Jean. Pris à partie par des Pharisiens forcés de se rendre à l’évidence, après avoir interrogé ses parents, l’aveugle-né est convoqué et interrogé: «Rends gloire à Dieu, lui ordonne-t-on, nous savons, nous, que cet homme est un pécheur.» Prudent, l’intéressé esquive la question. «Si c’est un pécheur, répondit-il, je ne sais pas ; je ne sais qu’une chose, j’étais aveugle et maintenant je vois.» Cette tranquille évidence opposée au doute des sceptiques est aussi bien le fait de ceux qui ont vu que de ceux qui ont été guéris. Car on peut tout aussi bien voir sans guérir que guérir sans voir. Venu en famille visiter le sanctuaire, ce jeune cadre est loin de se douter qu’en demandant poliment à la personne qui se trouve à côté de lui de lui indiquer laquelle des deux statues ornant les niches de la petite chapelle est «miraculeuse», il va assister en personne au prodige et voir une statue de plâtre s’animer sous ses yeux. Pour Élias Karam (42 ans), de Hoch Tell Safia, près de Ihat, les choses prendront un tour bien plus dramatique. Atteint au crâne d’un coup de crosse très violent, durant la guerre, l’homme souffre le martyre depuis vingt ans de ce coup mal soigné qui a entraîné des inflammations permanentes au niveau du cervelet et de la moelle épinière et d’un effritement osseux. Il a même souffert, une semaine durant, d’une crise d’amnésie. Ses nerfs optiques sont atteints et il est contraint de porter des lunettes qui ressemblent plutôt à des loupes. Ses médecins lui ont interdit de conduire et il lui arrive de passer des journées dans des états de prostration et de passivité totale où sa femme doit l’assister pour tous ses besoins physiques. Ses migraines insupportables et ses crises de colère imposent à ses quatre enfants et à son épouse de longs et pénibles moments de silence. Une intolérable douleur, puis plus rien Élias Karam est aujourd’hui totalement guéri de ses douleurs paralysantes et de ses handicaps, et c’est en portant ses lunettes qu’il a des migraines. Sa guérison revêt une dimension dramatique. Venu à Béchouate avec la famille, Élias Karam se confesse, prie, visite les lieux et s’occupe d’aménager un coin pour sa famille qui a fait le vœu de dormir sur place, une ancienne coutume qui n’est pas rare parmi les pèlerins. Après minuit, il se rend vers la petite chapelle où, espère-t-il, la cohue a diminué. Debout devant la statue, il fait quelque chose que, jusqu’à présent, il ne s’explique pas. Après avoir demandé à son voisin de pousser un peu pour lui faire une place, il se baisse, pose le lobe gauche de sa tête sur la dalle de pierre qui est devant lui et… sombre instantanément dans un sommeil mystérieux que personne ne va troubler. Pour se réveiller deux heures plus tard, secoué par son beau-frère. Tout surpris et confus de ce qui s’est passé, il se lève, se signe, remercie pour ce qui vient de se passer et sort de la chapelle pour rejoindre les siens. Au grand étonnement de sa famille, c’est lui qui conduit sur le chemin du retour, ce qu’il n’avait plus fait depuis des années. Chez lui, il ressent ce jour-là un extraordinaire fourmillement dans sa tête. Deux jours plus tard, après une intolérable douleur qui le prend au crâne, tous les symptômes de son mal disparaissent. C’est aujourd’hui un homme rendu à lui-même qui témoigne. «Vous dire que j’ai vu quelque chose, que la Vierge a bougé sous mes yeux, serait mentir, dit-il. Je n’ai rien vu. J’ai simplement demandé ma guérison et encore, non pour moi, mais pour les miens. Je me suis endormi je ne sais comment. Je me suis réveillé et j’ai rendu grâce. Voilà!» Son épouse et son beau-frère, qui s’étaient occupé de lui tout au long de ses années de martyre, hochent de la tête et ajoutent une multitude de détails au sujet de son état de santé antérieur. Supercherie ? Certains ont soupçonné l’existence d’une statue animée, d’un automate. Mais l’idée d’une grande supercherie, ou même d’une explication naturaliste par un certain magnétisme terrestre, est à exclure. En fait, ces explications finissent par être si invraisemblables que la réalité du monde spirituel s’impose comme bien plus simple, bien plus crédible. Le fait que certains voient et d’autres pas exclut aussi tout automatisme. S’il s’agissait d’un phénomène physique ou mécanique, pourquoi tout le monde ne pourrait en être témoin ? Pour le père Fady Bassil qui, lui, n’a rien vu, ces «signes», aussi nombreux qu’ils soient, restent personnels. De fait, si l’on part du principe que la Vierge est une personne et non un mythe, il y a toujours intentionnalité. Aussi nombreux qu’ils soient, les «signes» restent personnels. Évidemment, le monde spirituel se révèle à l’homme dans le clair-obscur de la foi. Au lendemain de sa résurrection des morts, après s’être laissé toucher par l’apôtre Thomas, le Christ a jugé bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu. Il y a une béatitude de la foi dont le Ciel ne privera pas ceux qui la désirent, et qui sont en général des êtres d’intériorité. Toutefois, ces derniers ne doivent pas, en retour, mépriser ceux qui ont besoin de ces signes, qui sont autant de traits d’union entre les mondes visible et invisible. Il est convenu que là où la religiosité populaire est déconsidérée ou combattue, l’Église finit pas se dessécher, par excès de rationalisme. On voit mal, du reste, pourquoi l’Église bouderait des signes qui ont réconcilié des milliers de fidèles avec la présence et la puissance de Dieu. Sauvé du feu Pour Élie Nasr, habitant de Zouk Mikhaël et habitué de Béchouate, le secours de la Vierge s’est traduit de façon très concrète. Le 2 octobre dernier, à la suite d’un court-circuit, son appartement prend feu en pleine nuit. Dans la chambre où ses deux enfants dormaient, tout a brûlé, aussi bien les lits que les rideaux. Tout, à l’exception d’une photo de Notre-Dame de l’Assomption dans son cadre en plastique, qui était accrochée au-dessus du lit de son fils. C’est ce dernier qui, d’ailleurs, a donné l’alerte et réveillant ses parents, après avoir sauvé du feu sa sœur, profondément endormie, en la tirant du lit par ses jambes. Luttant contre le feu, Élie Nasr pénètre à l’intérieur de la chambre à coucher des enfants, constate que les flammes lèchent les murs et voit une lumière provenant du mur sur lequel les lits étaient adossés. Il s’en étonne car il vient d’actionner le disjoncteur de l’appartement. Mais dans le vif de l’action, il n’y pensera plus. Ce n’est que deux jours plus tard, alors qu’il établit le bilan du sinistre, que l’explication lui en est donnée. Il constate que la photo de la Vierge accrochée au mur ne porte qu’une légère trace de fumée sur sa vitre. C’est là un cas parmi des dizaines de récits qui circulent, depuis l’été, dans les milieux des pèlerins. Paralysé depuis huit mois par des douleurs dorsales qui l’obligent à avancer à l’aide de béquilles, Ali Hassan Jaafar est instantanément guéri après avoir suivi la nouvelle d’une guérison transmise par la LBC aux nouvelles du soir. «Je jure par la Vierge Marie, par Jésus-Christ et par le Prophète que c’est bien ce qui s’est passé», dit-il au bas de sa déposition, recueillie par le père Bassil. À Beyrouth, un moukhtar – qui tient à garder l’anonymat – avance de sa fortune personnelle un montant appréciable à une association qui organise des visites de pèlerinage à Béchouate. Quelques jours plus tard, devant être opéré des artères carotides, bouchées à 90%, l’homme subit un test préopératoire. À sa grande surprise et à celle de son médecin, la radiographie était absolument propre. Plus aucune trace d’artères bouchées. F.N.
Tous les doutes soulevés par les signes de Béchouate, toutes les interrogations, tous les pointillés qu’il faut bien remplir, au nom du bon sens, de la raison ou de la science, n’ébranlent qu’une seule catégorie de personnes. Celle des observateurs ou fidèles qui «n’ont pas vu». Les autres, les milliers de fidèles qui ont bénéficié de signes ou de guérisons...