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Droits de l’homme - Conférence de presse hier à la FDHDH Le parti al-Tahrir dénonce les poursuites dans les rangs de ses militants

Témoigner des violations au niveau des libertés publiques et des droits de l’homme, permettre aux victimes de ces abus de s’exprimer et montrer que la société civile libanaise existe et réagit : tels sont les trois objectifs principaux pour lesquels la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH) milite depuis plusieurs années. Une mission que le porte-parole de la fondation, Waël Kheir, a rappelé hier, dans le cadre d’une conférence de presse. L’association a prêté hier sa tribune à un parti islamiste, Hezb al-Tahrir, le « parti de la libération », dont le but est de « rétablir le califat au sein d’un État musulman ». Plusieurs membres de ce groupe ont affirmé qu’ils étaient victimes d’une campagne « d’arrestations arbitraires et non conformes aux procédures légales et aux droits de l’homme de la part des services de renseignements de l’armée ». Prenant la parole, l’un des membres du groupe, Amir Meknass, un bijoutier qui réside à Tripoli, a affirmé qu’il avait été embarqué, interrogé et incarcéré, à Beyrouth, au palais Noura, et à Tripoli, durant plusieurs jours, par les SR. M. Meknass a fait le récit dans les détails de son arrestation « sans mandat d’arrêt » et de l’interrogatoire qu’il a subi durant sa détention, concernant ses activités politiques, ainsi que la diffusion d’une « lettre ouverte adressée au président Jacques Chirac » réclamant l’abrogation de la loi contre le port du voile islamique. Le parti affirme, dans le communiqué, que l’Empire ottoman avait aidé François Ier lors de sa capture par Charles Quint après la bataille de Pavie en 1525. Par conséquent, « la France devrait rendre la pareille à l’État du califat islamique en abrogeant la loi sur le voile, dans la mesure où cela sera perçu comme un signe positif au niveau des relations entre Paris et l’État islamique qui verra bientôt le jour ». M. Meknass a précisé que plusieurs des militants du parti « étaient encore en captivité au Liban », et que lui-même était la cible des services de renseignements, dénonçant le fait que « les forces de l’ordre soient en train, sciemment ou non, de précipiter la nation islamique dans les bras des États-Unis ». « Le projet du califat, qui est celui du parti, est le seul qui découle de la doctrine de la oumma et de son histoire. Il est également le seul à pouvoir faire face aux ambitions de l’Empire américain et à ses projets, notamment le Grand Moyen-Orient », a-t-il indiqué. Il a réclamé la libération des partisans qui sont, selon lui, toujours détenus : Saleh Salam, Mohammed Issa, Omar Hammoud, Zekraya Kouja. Un débat s’est ensuite engagé entre l’un des membres de la FDHDH, qui est par ailleurs l’un des représentants des Forces libanaises au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane, Jean Aziz, le journaliste de L’Orient-Le Jour présent à la conférence de presse et M. Meknass. Au journaliste qui lui demandait si le parti reconnaît la Charte des droits de l’homme et croit aux droits de l’homme et au respect de l’autre, alors qu’il utilise des termes tels que « nazoréens » et « infidèles » dans ses communiqués, M. Meknass s’est lancé dans des explications philosophico-théologiques avant d’affirmer : « Pour nous, les chrétiens ne sont pas une minorité. Ce sont des sujets, au sein de l’État islamique ». Il a également expliqué que le parti était pour le droit et la justice dans une acception théologico-coranique. Interrogé sur les menaces adressées lundi à la France par des islamistes suite à la question du voile, il a indiqué : « Nous ne militons que par la pensée, jamais par les armes, Sauf si nous sommes agressés. Nous n’avons jamais agressé personne. » Répondant ensuite aux questions de M. Aziz, M. Meknass a indiqué que, dans l’État du califat que le parti cherche à édifier, « un citoyen musulman n’a pas le droit de changer de religion » et qu’« une musulmane n’a pas le droit d’épouser un non-musulman ». Il est par ailleurs resté évasif concernant la liberté de croyance et l’égalité entre l’homme et la femme au sein de l’État qu’il prône.
Témoigner des violations au niveau des libertés publiques et des droits de l’homme, permettre aux victimes de ces abus de s’exprimer et montrer que la société civile libanaise existe et réagit : tels sont les trois objectifs principaux pour lesquels la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH) milite depuis plusieurs années. Une mission que le...