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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - L’enquête entamée mardi soir se poursuit Abbas Hachem à « L’Orient-Le Jour » : « L’incident de mardi n’est pas isolé »

Hier en fin d’après-midi, le député Abbas Hachem a quitté l’hôpital de l’Hôtel-Dieu après avoir été hospitalisé durant un peu moins de 24 heures. Le député de Kesrouan-Jbeil, qui avait été brutalisé par un officier de l’armée, mardi en début de soirée, a déclaré dans un entretien avec L’Orient-Le Jour que « l’incident n’était pas isolé ». Il n’a cependant pas donné de plus amples informations, soulignant qu’il attendait les résultats de l’enquête. Entamée dans la nuit de mardi à mercredi, peu après l’incident, l’enquête menée par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Jean Fahd, s’est poursuivie hier. Le juge Fahd a recueilli le témoignage du député et de plusieurs civils et militaires. Certains soldats impliqués dans l’incident ont été « placés à la disposition » du commandement de l’armée. Tout au long de la journée, la chambre du député Hachem n’a pas désempli. À L’Orient-Le Jour, il a réitéré ce qu’il avait indiqué au chef du Parlement, Nabih Berry, venu à son chevet tard dans la nuit de mardi à mercredi : il détient des photos et une vidéocassette de la rixe. « Nous avons remis ces indices aux autorités afin que l’enquête prenne son cours », nous a indiqué le député de Kesrouan-Jbeil, poursuivant qu’au cas où l’enquête n’aboutit pas, il mettra lui-même « ces indices à la disposition de l’opinion publique ». « Et nous n’attendons certes pas de miracles de cette commission d’enquête », a-t-il ajouté. Interrogé sur les propos qu’il avait tenus la veille, peu après son arrivée aux urgences de l’Hôtel-Dieu et selon lesquels il avait indiqué qu’il dévoilera dans les heures à venir la véritable identité « des porteurs du message politique », M. Hachem a souligné hier qu’il attendra quelques jours encore, afin de suivre l’évolution de l’enquête, avant d’intervenir. « L’enquête montrera certainement l’implication d’individus corrompus dans cette sale affaire qui ne porte pas uniquement atteinte à la dignité de la Chambre mais aussi à celle des citoyens, un député étant le représentant du peuple », a-t-il encore dit. Rappelons que dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu’il venait d’achever une série de tests, notamment plusieurs radiographies, le député de Kesrouan-Jbeil, qui souffre de traumatisme crânien et de diverses contusions, s’était demandé pourquoi « le directeur général des services des renseignements militaires (Raymond Azar) a fait parvenir trois versions différentes de l’incident, l’une au président de la République, l’autre au Premier ministre et la troisième au commandement de l’armée », poursuivant qu’il « ne pouvait pas concevoir que l’armée libanaise soit capable d’un tel acte ». Il avait également indiqué que « l’incident constituait pour lui un message politique ». À l’hôpital de l’Hôtel-Dieu hier, les témoins présents sur place lors de l’incident répétaient encore que plus de 200 personnes étaient présentes à la station d’essence qui appartient à l’un des frères du député et qui est située dans la banlieue sud, à proximité de l’église Mar Mikhaël. Alerté par les employés de la station, M. Hachem a lui-même prévenu le brigadier Atef Zgheib, le chef des services de renseignements militaires de la banlieue sud. Les soldats étaient déjà sur place quand le député est arrivé avec ses trois frères : Ali, lui aussi blessé et hospitalisé, Malek et Mohammed, arrêtés par les soldats pour être relâchés quelques heures plus tard. Le député de Kesrouan-Jbeil a été brutalisé par un officier, alors même qu’il avait décliné sa qualité officielle. Le militaire lui avait répondu qu’il s’en moquait. Place de l’Étoile hier, le président de la Chambre, Nabih Berry, a tenu une réunion avec le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire et le commandant de la police militaire Nabil Ghafari, qui sont en train de suivre l’enquête entamée mardi en soirée et qui sera supervisée par le député Farid el-Khazen, représentant le bureau de la Chambre. Rappelons que M. Berry, qui s’était rendu aux urgences de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, avait indiqué à M. Hachem : « Nous ne voulons pas de problèmes entre les institutions ». Il avait également lancé un appel au calme aux supporters du député brutalisé. Le juge Fahd et le commandant de la police militaire, présents dans la nuit de mardi à mercredi aux urgences de l’Hôtel-Dieu, ont également rendu visite hier au ministre de la Justice Bahige Tabbarah et au procureur général de la République Adnan Addoum. M. Hachem, qui était hospitalisé tout au long de la journée d’hier avec son frère Ali, n’a pas eu le temps de se reposer. Un grand nombre de personnalités s’est rendu à son chevet. Il a aussi reçu des appels téléphoniques de plusieurs ministres, députés et responsables, ainsi que du président de la République Émile Lahoud, du commandant en chef de l’armée, Michel Sleiman, et du Premier ministre Rafic Hariri, qui a vivement condamné l’incident. L’incident de mardi soir dans la banlieue sud a provoqué une flopée de réactions. Le ministre de l’Environnement Farès Boueiz a déclaré qu’il « constitue un grave précédent » appelant les autorités à prendre « les sanctions les plus sévères à l’encontre des agresseurs ». Les députés Nassib Lahoud et Misbah el-Ahdab, membres du Renouveau démocratique, ont publié un communiqué soulignant que « les officiers de l’armée libanaise feraient mieux de ne pas dépasser le seuil de leurs responsabilités en tenant compte notamment de l’immunité d’un représentant du peuple ». Le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, a pour sa part indiqué que l’agression contre M. Hachem constitue « une attitude qui fait fi des citoyens et de la sécurité », notant que « certains officiers s’estiment au-dessus de la loi ». Les anciens députés de Taëf ont également condamné l’attentat appelant à une réforme urgente de l’État. Pat. K.

Hier en fin d’après-midi, le député Abbas Hachem a quitté l’hôpital de l’Hôtel-Dieu après avoir été hospitalisé durant un peu moins de 24 heures. Le député de Kesrouan-Jbeil, qui avait été brutalisé par un officier de l’armée, mardi en début de soirée, a déclaré dans un entretien avec L’Orient-Le Jour que « l’incident n’était pas isolé ». Il...