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Actualités - OPINION

Les loyalistes proches du régime avouent avoir un faible pour le caza

Un ministre informé indique qu’en haut lieu la tendance est au caza. Ce qui devrait se confirmer à l’issue de la rencontre, samedi, du président Lahoud avec le patriarche Sfeir. Mais le maître d’œuvre du projet de loi, le ministre de l’Intérieur Sleimane Frangié, ne s’est pas encore prononcé pour sa part. Il continue à étudier les propositions des pôles et des partis politiques. Les présidents Nabih Berry et Omar Karamé militent pour le mohafazat. Le chef du gouvernement espère en effet que, grâce à sa position, il pourra cette fois prendre la tête d’une liste de coalition loyaliste, au Nord. Et renflouer de la sorte ses actions électorales, fortement en baisse lors des dernières éditions. Quant à Berry, il souhaite garder le contrôle du plus grand bloc parlementaire, ce qui n’est possible qu’à travers une formule de découpage élargie. En base d’un pacte entre le mouvement Amal et le Hezbollah. Le président de la Chambre fait valoir, dans ses assises privées, qu’on lui doit bien ce cadeau, puisqu’il a été l’artisan de la prorogation. Et qu’il a servi de levier principal pour la formation du cabinet des élections. Rafic Hariri mise lui aussi sur le grand format. Et particulièrement sur un Beyrouth unifié, qui ne serait pas divisé en trois comme en 72. Il affirme que la capitale, symbole de l’unité nationale et de la coexistence, ne doit pas être dépecée. Les loyalistes sont donc divisés. Et leur problème s’aggrave cette fois par le fait que, selon les visiteurs de Damas, les décideurs sont résolus à ne pas intervenir dans le découpage des circonscriptions. Autrement dit, ils sont circonspects, à cause de la 1559 et de la surveillance occidentale exercée sur leur rôle au Liban. Les mêmes sources précisent que si les Syriens devaient se trouver obligés d’arbitrer, pour éviter l’éclatement des rangs de leurs fidèles, ils ne le feraient pas sans s’être mis d’accord avec Bkerké. Pour couvrir leurs arrières, en somme. Les mêmes sources ajoutent que les Syriens tiennent compte des desiderata du patriarche, surtout au sujet de la nécessité d’une saine représentation de proximité. Ce qui devrait signifier que Damas n’est plus hostile, en principe, à la petite ou moyenne circonscription, seul moyen d’assurer ce genre de représentation et de contrer les parachutages massifs. Mais avec les décideurs on ne sait jamais et ils peuvent changer d’avis à la dernière minute, comme ils l’ont fait pour la prétendue libanisation. Toujours en principe, face aux pressions internationales, Damas serait tenté d’obtenir quitus de sa présence politique dans ce pays, en s’abstenant de toute intervention ostentatoire dans le processus électoral. Il voudra montrer qu’il aura aidé à un scrutin libre, propre et démocratique, comme l’Occident le veut. Les Syriens ont informé les Américains, indiquent des sources fiables, qu’ils vont se replier sur la Békaa après les élections, sans y intervenir en gardant un cordon de troupes pour des considérations stratégiques. Mais encore une fois, répétons-le, avec les Syriens, on ne sait jamais quel comportement politique attendre. Si la cause du caza ne devait pas l’emporter, il est probable qu’on se rabattrait sur la moyenne circonscription. Ce qui donnerait 17 ou 18 circonscriptions pour l’ensemble du pays, de dimension à peu près égale, avec 7 ou 8 sièges chacune. C’est là, selon des témoins, l’avis de Baabda, qui tient à un bon taux de représentativité parlementaire. Quant aux objections d’Omar Karamé, les loyalistes haut de gamme rappellent qu’à l’issue de la dernière édition de l’an 2000 il avait réclamé, tout comme son allié Hussein Husseini, le retour à la formule du caza. Quant à Nabih Berry, il indique en privé qu’il préfère encore le caza à la moyenne circonscription. Quant au ministre précédemment cité, il reproche globalement au pouvoir de garder des œillères. De se braquer sur les législatives, sans se consacrer à l’élaboration d’un programme politique national, éventuellement d’un Taëf amélioré. À son avis, si l’on veut rendre justice électoralement au pays, il faudrait revenir à la formule de 1972. Il condamne l’attitude des dirigeants qui agissent, selon lui, dans la seule hantise de faire arriver à la Chambre au moins 90 députés loyalistes, pour couper l’herbe sous le pied d’une opposition à l’ascendant populaire grandissant. Et à laquelle les sondages actuels attribuent quelque 48 strapontins sur 128. Le Hezbollah a constitué pour sa part des commissions d’étude. Il veut faire acte de présence électorale dans le plus grand nombre de régions possible, et met un certain accent sur la région centrale du Mont-Liban. Sans se contenter de se cantonner au Sud et dans la Békaa. Pour le moment, les hezbollahis se disent favorables au caza ou à la circonscription moyenne. Ils restent toutefois disposés à s’allier avec Amal, quelle que soit la formule retenue. Signalons enfin que Négib Mikati compte proposer une formule à moitié fondée sur la proportionnelle, la moitié de la Chambre étant donc élue en base d’une liste nationale et l’autre en base de circonscriptions réduites. Philippe ABI-AKL

Un ministre informé indique qu’en haut lieu la tendance est au caza. Ce qui devrait se confirmer à l’issue de la rencontre, samedi, du président Lahoud avec le patriarche Sfeir. Mais le maître d’œuvre du projet de loi, le ministre de l’Intérieur Sleimane Frangié, ne s’est pas encore prononcé pour sa part. Il continue à étudier les propositions des pôles et des...